C’est une belle histoire que celle du sieur Henri Lévêque, modeste courtier en vins à Bordeaux dans les années soixante.
L’Ancêtre de Chantegrive, est un personnage doublement passionné : collectionneur de timbres rares, il a vendu sa recherchée collection pour nourrir une seconde passion, celle de la vigne.
Avec l’argent de la vente, à Podensac, son fief, rive gauche de la Garonne, rive bénie des dieux, il achète en pleine terre de Graves, deux modestes hectares de vigne.
Petit à petit, chemin faisant, fortune aidant, il rachète souvent par demi-hectares des vignobles en déshérence pour composer aujourd’hui ce magnifique domaine de 96 hectares entièrement en Graves profondes.
Vignoble de ce fait très morcelé, puisqu’il a nécessité pas moins de 75 actes notariés pour se constituer !
La « Cuvée Henri Lévêque », lui rend hommage ; elle aurait pu s’appeler Cuvée du Fondateur tant ce personnage, figure du vignoble des Graves, ancien président de Chambre de Commerce et ancien Président des Courtiers bordelais, a été honoré d’une solide réputation d’honnêteté et de labeur, et acquis une notoriété justifiée.
Chantegrive : l’histoire d’une grande et belle famille
L’unique propriétaire de Chantegrive, aujourd’hui, encore et toujours, depuis trois
générations : la famille Lévêque !
Une bonne entente entre ses nombreux membres, étonne ; cela se ressent dans les nectars
équilibrés, joyeux, élégants qui sortent des chais.
Hélène, ex-infirmière, seule salariée à temps plein tient aujourd’hui les rênes de la maison aidée de sa maman de 76 ans, alerte, au bureau chaque jour, aux chais dès que frissonne les moûts, et dans le jardin de la propriété familiale où elle chérit ses fleurs et soigne ses rosiers.
Elles sont attentives toutes deux à choyer un patrimoine viticole et environnemental bien
entretenu, soucieuses de maitriser le raisin, de résister à la pression des lobbys chimiques, respecter l’environnement, éviter de polluer les sols par une gestion sage des intrants, étudiant leurs impacts sur les sols et sur la qualité de l’eau.
Le vignoble n’est pas en culture biologique, trop risquée pour elles sur les résultats, simplement en viticulture raisonnée. Une parcelle de 6 hectares est actuellement enherbée au milieu des ceps qu’on veut affaiblir, et sert de témoin pour une approche intéressante
concernant les vins naturels. C’est un laboratoire d’essai.
Laisser parler le terroir, faire de grands vins et leur offrir de bonnes capacités de garde résument l’ambition de ces pionnières.
L’œnologue-conseil de Chantegrive est Hubert de Boûard, viticulteur au Château de l’Angélus à Saint-Emilion, référence professionnelle appréciée dans le gotha du vin. Le Château est membre de la convoitée Union des Grands Crus de Bordeaux, ce que l’on peut
traduire par : le top du vignoble des Graves, le top de l’Appellation.
La relève de la fratrie Lévêque est assurée par une ribambelle de jeunes talents : Emmanuelle, Laurène, Caroline, Diane, Louis, Adélaïde, Edouard dont le blog « intothewine.fr » commence sa vie de star…
On devine que la petite grive gourmande qui orne le blason du domaine va chanter encore
longtemps.
Zoom sur de jolies cuvées « coups de cœur »
La « Cuvée Caroline » : Caroline, la fille du frère d’Hélène, âgée de seulement 24 ans,
première femme courtière assermentée de France ! Cette cuvée est en blanc, ce que l’on
pourrait dénommer le vin parfait..
Doit faire partie de la cave idéale de l’honnête homme.
Château de Chantegrive, Cuvée Caroline, AOC blanc année 2010, 50% sémillon, 50%
sauvignon (crustacés, poissons, viandes blanches et toute cuisine asiatique et exotique)
Raisins ramassés à la main en cagettes.
Servi au prestigieux dîner des Grands Crus de Bordeaux, lors de l’évènement biannuel
professionnel et festif « Bordeaux Fête le Vin ». Il se déroule sur les berges de la Garonne depuis que la ville s’est réapproprié son fleuve, en alternance avec « Bordeaux fête le fleuve » Evènement devenu incontournable pour les amoureux du vin, de la ville et de son majestueux fleuve.
Château de Chantegrive AOC rouge année 2009, 50% merlot, 50%cabernet sauvignon,
(viandes, volailles, fromages en parfaite harmonie). Rouges vendangés à la machine dernier
cri, table de tri dernier cri.
Le millésime 2012 ?
La vigne a eu froid jusqu’en juillet, mais le millésime s’annonce plutôt qualitatif et
intéressant. C’est une année de patience.
courrier@chateau-chantegrive.com
www.chantegrive.com
Tel : 05 56 27 17 38
Geneviève Guihard , Novembre 2012, pour laradiodugout.fr