L’Agence Française de Développement, AFD, bailleur de fonds et le CIRAD, centre de recherche, sont deux acteurs engagés pour soutenir durablement certains produits agricoles d’exception, africains, asiatiques, américains. Les faire connaitre d’abord et leur permettre d’entrer dans une démarche de labellisation courtisée : celle des IG, Indications Géographiques.
La France est l’inventeur du concept avec ses AOC devenues AOP au niveau européen et IG au niveau international. Une intéressante initiative avait permis la naissance des premières IG africaines.
Protéger le terroir, valoriser le savoir-faire traditionnel, accroître les revenus des producteurs, combattre la pauvreté, diminuer les risques de contrefaçons. Ce sont les objectifs de cette politique de protection.
Les produits en I G, label très protecteur, accèdent plus facilement à une renommée internationale.
Vendus dans les épiceries fines du monde entier grâce à cette reconnaissance, les produits labellisés ont permis de multiplier par dix le revenu des producteurs.
IG actuelles et futures IG africaines et asiatiques
L’IG, signe officiel de qualité d’origine, reconnait aussi les bonnes pratiques des acteurs et leur organisation de travail. En effet, derrière certains produits du monde en IG, que nous consommons régulièrement, existe une démarche de développement durable, et une préservation des écosystèmes dont ces produits sont issus.
Ces actuelles et futures IG africaines et asiatiques ont été généreusement mises en lumière au cours d’une belle dégustation au restaurant Le Terroir Francilien dans les bâtiments de à la Mutualité à Paris. Le Chef Yannick Alléno valorise le plus possible les produits du terroir francilien. Là, ce sont les IG d’Afrique et d’Asie qui ont été les stars du déjeuner organisé dans ce restaurant emblématique. En voici quelques exemples.
Les dattes tunisiennes Deglett Nour (Nour, la lumière en arabe), proviennent des régions de Tozeur et Kebili. Énorme travail de suspension des régimes, de calibrage, d’installation desmoustiquaires contre les prédateurs. Séchées naturellement au soleil, riches en glucides et potassium, elles sont moelleuses et délicieuses. Elles n’ont pas encore d’IG mais aspirent à l’obtenir.
Elles ont merveilleusement accompagnées le Foie Gras servi avec une compotée de dattes Deglett Nour et vinaigre.
Le poivre noir de Kampot du Cambodge, récemment labellisé IG, et poivre blanc de Penja, ont magnifié les saveurs du filet de bar arrosé d’huile d’olive tunisienne de Teboursouk. Sans IG actuellement, mais affaire à suivre.
Le café Ziama de Guinée, sucré au miel blanc d’Oku du Cameroun, deux IG en devenir, ont conclu agréablement cette inédite dégustation.
Deux autres produits en reconnaissance d’IG ont pu être testés. La poudre fine de pulpe de baobab du Malawi collectée en milieu sauvage, riche en vitamine C, riche en fer (davantage que la viande). Arrosée d’un peu d’eau, elle donne un jus de baobab rafraîchissant et particulièrement désaltérant.
Le très prolifique arbre Malura en Namibie, résiste bien à la sécheresse. Sa noix est riche en huile. Pressée à froid, l’huile vierge extra extraite de cette noix du fruit de Malura, est un excellent produit cosmétique pour la peau et les cheveux.
Une certaine forme de diplomatie économique
L’agence publique AFD, finance des projets agricoles alors que le CIRAD, organisme de recherche agronomique pour les pays du sud, serait davantage le pendant de l’INRA pour la France. Les anciennes IG comme le parmesan d’Italie, le Tokay pour la Hongrie ont été les fers de lance de cette dynamique.
Ainsi se développe et s’affirme petit à petit, une réelle notoriété pour des produits d’excellence d’origine africaine et asiatique.
Une chance pour eux d’être reconnus sur les marchés européens et ensuite sur nos tables gourmandes.
Geneviève Guihard/ avril 2016/ laradiodugout.fr