Communiqué du Président de l’association Movis.
« Tel Molière sur scène, Michel Dovaz nous a quitté, vendredi dernier, attablé dans un restaurant parisien avec des amis. « Mourir, est-ce bien nécessaire », semblait nous dire, du haut de ses 95 ans, celui qui fuyait les enterrements et annonçait « qu’il préférerait ne pas assister au sien ».
Michel Dovaz aura marqué de sa talentueuse empreinte le monde du vin. Arrivé en France au lendemain de la Seconde
Guerre mondiale, le citoyen suisse qu’il est toujours resté comptait parmi les plus grands dégustateurs. Un hommage qu’il aurait balayé de la main, tant il considérait le goût du vin propre à chaque personne.
La curiosité pour le sang de la vigne l’habitait toujours avec la même ardeur : cet auteur prolifique plus de 30 ouvrages sur les vins et un consacré à l’eau ! — exerça longtemps son talent à La Revue du vin de France, au Guide Hachette et, bien sûr, à l’Académie du vin, où il partagea l’« art de la dégustation » avec tant d’amateurs et de professionnels. Il compta aussi parmi les fondateurs et les piliers de l’Association de la presse du vin, dont Movis perpétue la mission.
Michel Dovaz cultivait l’élégance de l’écriture et celle du cœur.
Fidèle en amitié, il abhorrait la trahison et plus encore, la duplicité. Fustigeant les poncifs et les « concepts » qui agitent le
mondovino, il rappelait à l’envi quelques vérités, avec l’humour cinglant— voire féroce — qu’il distillait avec gourmandise, comme « Il ne faudrait pas perdre de vue que le vin est une boisson » dont « la vocation naturelle est de devenir du vinaigre ». Sa voix singulière nous manquera. »
Pour ceux qui voudraient lui rendre un dernier hommage, ses obsèques se dérouleront le 18 décembre, à 13 heures, au crématorium du Père-Lachaise, dans le XXe arrondissement.
décembre 2023/infosvin/laradiodugout.fr