Au secours ! La pâte à modeler envahit notre petit monde réel !
Rappelez-vous, Wallace et Gromit, l’homme à la bouche de cheval et le chien aux oreilles en double accent circonflexe partent à la chasse au snark (*). En fait de snark, nos yeux horrifiés découvrent un abominable lapin garou géant, terreur des jardins potagers. Lui et ses petits copains croquent et dévorent toute jolie pousse qui affleure au soleil, au grand dam des jardiniers et des organisateurs de la Fête Intersidérale du Légume. Les jardiniers pleurent leurs légumes perdus, les organisateurs s’arrachent les cheveux car, je vous le demande, de quel festival parle-t-on si son objet principal n’existe plus. La chasse au lapin garou, un vrai film d’anticipation.
Car voilà qu’un lapin garou en poil et en os sème la terreur dans les potagers de Felton, au nord de l’Angleterre. Ce vil coquin dézingue les navets, arrache les poireaux, dévisse les carottes, dépouille les choux, que sais-je encore. Bref, une abomination. Jardiniers et horticulteurs désespérés organisent des tours de garde et des rondes armées pour protéger leurs (tentatives de) cultures. Ils ont vu la bête, les bribes de description permettent d’en dresser le portrait robot : il s’agit d’un monstre noir et brun, à la croisée du lapin et du lièvre, gros comme un chien, une oreille plus grande que l’autre, rusé comme un renard et qui laisse des empreintes grosses comme des pattes d‘ours. Quelqu’un m’en ferait-il un dessin ?
Jusqu’à présent, le lapin garou a échappé à tous les pièges.
Mon petit doigt me dit que si les chasseurs ont forcé sur la bibine et oublié qu’il leur faut des balles en argent, ils n’y arriveront jamais.
(*) Wallace et Gromit, le mystère du lapin garou, film de Nick Park sorti en 2005
Marie-Victoire BERGOT pour la Radio du Goût