Je suis dans un état de ravissement absolu quand je lis des histoires improbables de gourmandise. Surtout quand les protagonistes sont à plume ou à poil. Un petit tour en Finlande, un petit tour en Ecosse. Suivez le guide.
Tout l’été 2007, un écureuil finlandais a fait ses courses au moins deux fois par jour dans l’épicerie multi-tout de Jyvaskyla, au centre du pays. Seulement voilà, l’écureuil ne payait jamais ses emplettes. Il consommait sur place, au grand dam du gérant, car évidemment l’animal laissait par terre les emballages froissés en simili alu, plutôt que de les déposer dans la poubelle. L’objet de sa délectation est resté unique : les œufs K* S*, dont il emportait le gadget caché à l’intérieur après avoir soigneusement grignoté la coquille en chocolat bicolore. Une vraie pub pour l’industrie agro alimentaire car il ne s’est jamais intéressé aux autres friandises.
Cette même année 2007, à Aberdeen en Ecosse, une mouette, toute aussi entreprenante que notre écureuil, s’aventurait régulièrement chez un marchand de journaux qui proposait aussi des billets de loterie et des cochonneries alimentaires présentées à hauteur d’enfant. La mouette fort maligne, a vite pigé que la porte automatique avait tendance à rester ouverte, que les paquets de chips, emballage rouge et or crissant sous le bec, étaient en bas à gauche du présentoir à deux pas de ladite porte automatique, bref, pour peu qu’il n’y ait pas de client, pour peu que le gérant regarde ailleurs, elle n’avait qu’à entrer, l’air de rien, attraper un paquet de chips dans son bec et filer ventre à terre. Revigorée par son larcin, la mouette s’attaquait alors au paquet et l’ouvrait d’un coup de bec pour manger le contenu (un peu en miette après un traitement aussi vigoureux il faut bien le reconnaître).
Les clients du marchand de journaux ont préféré le défrayer des larcins du volatile plutôt que de se priver de la joie de voir un oiseau s’enfuir à toutes pattes, un paquet de chips au bec, pour l’éventrer quelques mètres plus loin. Sam a eu les honneurs du JT (Andy Wharol avait raison, nous avons tous droit à nos cinq minutes de célébrité).
Bien sûr, vous ne me croyez pas, et pourtant. Révisez votre accent écossais et écoutez / regardez l’extrait du JT local, dont la chute (l’interview du voleur) est assez hilarante.
Marie-Victoire BERGOT – La Radio du Goût –