« Le Festin de Noël », le 8 décembre sur France 3

Sept grands chefs étoilés ont décidé de se réunir au Ritz, pour élaborer un repas de Noël exceptionnel !/France 3

    Olivier Roellinger et son pêcheur de homards ou Michel Troisgros et son maraîcher aux fraises incomparables: le documentaire « Le Festin de Noël » dresse les portraits croisés de sept chef étoilés avec leurs fournisseurs d’exception, tous des passionnés. Diffusion à ne pas manquer, le 8 décembre à partir de 20h35 sur France 3. Voici le compte rendu de Gersende RAMBOURG (AFP) qui a visionné ce film:
      » Prenant pour prétexte un repas de Noël confectionné au Ritz à Paris par ces cuisiniers aux parcours singuliers, le film de près de deux heures explore cette relation privilégiée.
       Installé à Val Thorens, le jeune Jean Sulpice, 34 ans, deux étoiles au Michelin, travaille dans de drôles de conditions. A 2.300 mètres d’altitude, l’humidité est à 17%, l’eau ne bout pas à 100 degrés et le marché le plus proche est à une heure et demi.
       Pour le repas du Ritz, il prépare une entrée sophistiquée et sans doute délicieuse: gelée de concombre, féra fumée du lac Léman, oeuf de caille poché et fleurs d’oxalis. Mais l’omelette mousseuse aux cèpes et aux herbes qu’il prépare sur un coin de gazinière, chez son fromager dans les alpages, fait saliver encore davantage: sans doute la convivialité du lieu et l’authenticité évidente des produits.
       Direction Marseille chez le spécialiste du poisson Gérald Passédat, du Petit Nice, restaurant trois étoiles sur la Corniche. « Mon potager à moi est maritime », explique le chef. Militant d’une pêche raisonnée, sélective, il met 80 espèces de poissons à sa carte chaque année. « Les pêcheurs sont beaucoup plus que des fournisseurs, ils font partie de ma cuisine », affirme-t-il.
       Le Breton Olivier Roelliger associe, lui, les poissons de sa région avec une multitude d’épices, qu’il n’utilise pas « pour traduire une cuisine exotique, mais comme en littérature on utilise la ponctuation, pour marquer un tempo ou mettre en relief ». On le suit sur le bateau de son pêcheur de homards puis dans le banc d’huîtres d’une productrice qu’il connaît depuis toujours.
       Avec Jean-Marie Gautier, meilleur ouvrier de France à Biarritz, le téléspectateur découvre les entrailles d’un palace, l’organisation militaire et la rigueur d’une brigade efficace. Avant de plonger dans l’univers nordiste et jovial de Benoît Bernard, crane rasé et tresse rasta, installé à « La Laiterie », près de Lille.
       Une scène où le cuisinier sélectionne des pigeonneaux en tâtant leur ventre chez le producteur est à déconseiller aux âmes sensibles. Mais la passion de son boulanger Alex Croquet, installé à Wattignies, qui parle d’un pain comme d’un être humain, est proprement bouleversante.
       Il explique notamment qu’il faut enfourner quand la boule de pâte a « toute sa force d’adulte, avant qu’elle ne soit trop fatiguée, trop mûre, trop attendue ». Ainsi, on évite « une expression timide », dit-il, affirmant aimer « les pains extravertis ».
       Quel plaisir aussi de suivre Michel Troisgros sur le marché de Roanne. Le chef à la voix éraillée, aux éclats de rire communicatifs, exerce sa gourmandise d’étal en étal, ramenant son trésor à la cuisine de son restaurant familial gratifié de trois étoiles depuis déjà une quarantaine d’années. »

Notez que sur le site Internet de la chaîne, l’élaboration des sept recettes présentées dans le documentaire sera expliquée en détail par chacun des grands chefs. Une notice annexe guidera le téléspectateur, notamment dans ses achats de produits (proposition de produits de remplacement quand il est très local et difficilement trouvable partout, ou quand il peut être trop cher).