En France le fast-food devient roi: le marché de la restauration rapide, qui a représenté 34 milliards d’euros de ventes au pays de la gastronomie en 2012, pèse désormais plus lourd que la restauration traditionnelle avec service à table.
« Malgré un ralentissement et une conjoncture économique peu optimiste, le marché de la restauration rapide fait encore bonne figure en 2012 » avec une croissance de près de 4% des ventes, indique le cabinet Gira conseil, spécialiste du secteur, dans une étude publiée jeudi.
« Cette croissance est très supérieure à celle de l’ensemble de la restauration », détaille le directeur du cabinet Bernard Boutboul, ajoutant que la restauration rapide pèse désormais 54% des ventes de tout le secteur.
Depuis 2004, année où la restauration rapide a accéléré sa montée en gamme et sa diversification, les ventes du secteur ont bondi de +74%.
Mc Donald’s, dont la France est le 2e marché dans le monde, a réalisé un chiffre d’affaires de 4,35 milliards d’euros (+4%) l’an dernier, quand Quick a vu ses ventes augmenter de 5% à 1,032 milliard d’euros.
Parallèlement, 2012 a été difficile pour la restauration traditionnelle qui a subi de plein fouet la crise de la consommation, le budget « sorties/restaurant » étant l’un des premiers affectés par la baisse du pouvoir d’achat.
« De manière générale, les chaînes résistent mieux que les indépendants », estime Dominique Giraudier, directeur général du Groupe Flo (Hippopotamus, Taverne de Maître Kanter), qui présentait jeudi les résultats de ses restaurants, en baisse à cause de la crise (552,4 millions d’euros, -6%).
Parmi les restaurants du groupe, les brasseries et les pizzérias (Tablapizza) résistent mieux que les autres: « Dans les brasseries, en montant en gamme nous avons récupéré la clientèle à fort pouvoir d’achat des restaurants gastronomiques, et dans les pizzérias, nous avons récupéré des clients qui dépensaient auparavant entre 25 et 30 euros » intéressés par des prix plus bas, indique M. Giraudier.
« Montée en gamme »
Les Français sont les deuxièmes consommateurs de pizzas au monde avec plus de 1,26 milliard d’unités par an, derrière les Etats-Unis, selon Gira Conseil.
Leur prix est à la baisse: 12,98 euros en moyenne en janvier 2013 (contre 13,49 en 2012), mais leur taille aussi (31 cm contre 32), indique un baromètre publié à l’occasion du salon de la pizza Parizza.
Côté sandwich, les ventes ont augmenté de 6% en 2012, à 7,01 milliards d’euros et la consommation progresse de 4%, tous circuits de distribution confondus.
Un succès qui n’est pas dû qu’à la crise selon M. Boutboul, mais aussi à « la montée en gamme du produit, qui se diversifie, notamment avec le pain ».
Il s’est consommé 2,105 milliards de sandwichs l’année dernière, pour un prix moyen de 3,34 euros (+2,14%).
Le jambon-beurre, qui représente plus de la moitié (62%) des sandwiches consommés en France, coûte en moyenne 2,68 euros, soit 1,5% plus cher que l’année d’avant, selon l’indice de Gira conseil.
Ce sandwich emblématique reste plus cher de 6,15% dans les grandes agglomérations. Dans le détail, le moins cher est a Saint-Brieuc (2,20 euros) et le plus cher a Paris (3,26 euros en moyenne).
Au niveau des tendances, la livraison au bureau décolle, tout comme le phénomène des camions ambulants. « Ce qui marche c’est de se déplacer là où le consommateur en a besoin », explique M. Boutboul.
Par types de produits, pour 1 portion de sushi consommée en 2012, il se consomme 8 kebabs, 23 hamburgers, 25 pizzas, 64 sandwichs et 198 plats de pâtes, selon l’étude.
Les salons professionnels Sandwich&Snack show et Parizza se tiendront à Paris (Porte de Versailles) les 20 et 21 mars.
(Source AFP)