Le « junk food », alimentation pauvre en vertus nutritionnelles, s’est considérablement développé dans les collèges et lycées de France, contrairement aux cantines des écoles primaires où la qualité s’est améliorée, selon une étude que publie l’UFC-Que Choisir. L’association de consommateurs a étudié les menus servis dans quelque 600 communes et établissements scolaires de France sur 20 jours consécutifs, près de deux ans après la mise en place en 2011 d’un arrêté imposant aux cantines scolaires de respecter l’équilibre nutritionnel.
Dans 48 établissements du secondaire, la cantine traditionnelle se trouve en concurrence avec des stands de type cafétéria, fast-food ou sandwicherie, implantés au coeur des établissements avec en guise d’aliments des produits fortement déséquilibrés, constate l’UFC.
Pour l’association, ces pratiques sont « inadmissibles car elles réduisent à néant » les efforts pour promouvoir l’équilibre nutritionnel à l’heure où 18% des enfants en France sont obèses ou en surpoids.
« Ces stands sont directement implantés au coeur des établissements et souvent dans les locaux même de la cantine », dit l’association. « Alors qu’ils ne sont pour le moment soumis à aucune réglementation d’ordre nutritionnel, ils concurrencent directement les repas traditionnels qui respectent l’arrêté de 2011. »
Concernant la qualité des repas proposés aux enfants, les écoles primaires publiques obtiennent en 2013 une moyenne de 15,2. Sur les 12 communes dont la qualité nutritionnelle avait été jugée « médiocre » ou « mauvaise » en 2005, onze décrochent l’examen 2013 haut la main, avec une moyenne de 15,5.
Les établissements secondaires sont en revanche moins respectueux de l’arrêté de 2011 et proposent des menus qui laissent les élèves consommer certains aliments à des fréquences très inférieures à la norme (deux fois moins de poisson et trois fois moins de viande que la norme).
L’UFC-Que Choisir se montre particulièrement sévère avec les établissements privés du secondaire où dans la moitié d’entre eux les élèves ont « la possibilité de ne manger aucune crudité, poisson, viande rouge non hachée durant les 20 jours analysés ».
Enfin, parmi les dix cantines les plus mauvaises du secondaire privé, sept sont gérées par des grandes sociétés de la restauration collective (Elior, Sodexo et Scolarest).
Face à ce constat, l’association réclame un maintien de la réglementation de 2011 et l’interdiction « de tout mode de restauration alternatif ne respectant pas les dispositions règlementaires ». (Marine Pennetier, édité par Sophie Louet – Source Reuters)