Décès du grand chef suisse Philippe Rochat

Quand j’ai appris sa mort j’ai aussitôt voulu reprendre son livre « Flaveurs » dont la sortie aux Editions Favre remonte à Octobre 2003. L’année précédente Philippe Rochat avait vécu le second drame de sa vie après la perte de sa mère: la disparition tragique de son épouse, la marathonienne suisse Franziska Rochat-Moser, des suites d’un accident de montagne.

Dès la seconde page du livre elle est là en photo. Elle est belle. Elle sourit. Sous ce portrait magnifique, cette phrase: « Je ne suis pas partie, je suis juste de l’autre côté du chemin… »

Philippe est décédé mercredi 8 juillet à la suite d’un malaise lors d’une sortie à vélo, un sport auquel il vouait une vraie passion. Il était avec deux amis, pas très loin de la maison de Jouxtens qu’il s’était fait construire pour sa retraite.

Il avait dirigé de 1996 à 2012 l’un des meilleurs restaurants de Suisse, l’Hôtel de Ville à Crissier, près de Lausanne, auréolé de trois étoiles au Michelin et 19 sur 20 au Gault-Millau. Son établissement avait été consacré en 2000 comme « le meilleur restaurant du monde » par le Gault-Millau.

Philippe Rochat avait pris la suite du légendaire Frédy Girardet à la tête du restaurant avant de passer la main après 32 ans dans la cuisine à son adjoint le français Benoît Violier, un ancien des cuisines de ministères à Paris puis de Joël Robuchon.

«C’est Frédy Girardet qui m’a annoncé la triste nouvelle. Philippe Rochat était quelqu’un que j’estimais énormément. Fils spirituel de Frédy, il avait su maintenir la qualité et la renommée de la maison, confie Joël Robuchon qui ajoute, Philippe était quelqu’un de toujours très positif, de fidèle en amitié en plus d’être un cuisinier exceptionnel, hors du commun. »

A 61 ans, Philippe n’est pas parti. Il est juste de l’autre côté du chemin, là où l’attendait son « ange« .

Thierry Bourgeon/ Juillet 2015/ laradiodugout.fr