Des clémentines de Corse label rouge©SOPHIE AUVIGNE / RADIO FRANCE
« Le goût de la clémentine est en train de changer », rapporte France Info mercredi ler décembre dans son « billet sciences », et cela peut changer beaucoup de choses. Fruit d’hiver par excellence, cet agrume a tendance depuis plusieurs décennies à perdre en acidité, précise la radio, qui s’appuie sur les travaux de chercheurs de l’Inrae, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. La faute au réchauffement climatique qui perturbe l’équilibre des cultures en France, lesquelles se situent principalement en Corse.
Les conséquences sont sérieuses : sans son acidité, le fruit perd de sa saveur et paraît plus fade
. « On perçoit beaucoup moins le développement des arômes en bouche, résume Olivier Pailly de l’Inrae sur le site de l’organisme français. Le fruit apparaît comme ‘plat’, c’est de l’eau sucrée! Plus on a de sucre dans un aliment, moins on en sent l’arôme. » Le chercheur et son équipe ont conclu que la hausse des températures à l’automne, lors de la phase de maturation de la clémentine, obligeait cette dernière à une « surconsommation d’énergie » et donc à puiser dans ses réserves d’acide citrique.
Cette évolution peut menacer à terme, selon la lettre du « Journal du Dimanche », l’indication géographique protégée (IFP) « clémentine de Corse », puisque ce label requiert dans son cahier des charges un niveau d’acidité minimal. Mais les chercheurs, basés à San-Giuliano (Haute-Corse) travaillent déjà, et depuis plusieurs années, à des alternatives : développement de l’agriculture biologique qui favoriserait l’acidité des fruits, travail sur les cellules ou les gènes de ce fruit… La clémentine est déjà un agrume hybride, née à la fin du XIXe siècle en Algérie du croisement d’une fleur de mandarinier avec une fleur d’oranger et qui a pour principale caractéristique de ne pas avoir de pépins.
Christian Duteil/décembre 20221/laradiodugout.fr