REPORTAGE. Graves et Pessac-Léognan: vendanges 2010

DU 27 octobre 2010

Le Clos Bourgelat (Appellation Graves)

« Je n’ai pas envie de faire le vin de mon voisin. L’uniformité c’est la mort. La moquette, les tableaux d’artistes, les chais au kilomètre, est-ce que c’est ça le vin? Nous avons une identité , nous les petits vignerons, qui ne doit pas disparaître! » Le ton est donné. Me voici chez Dominique Lafosse au Clos Bourgelat à Cérons. Représentant de la sixième génération sur la propriété, il gère les 15 ha de vignoble depuis 1980. Il a de l’or en bouteille cet homme là et il est fier de son vin blanc liquoreux 100% Sémillon.

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Dominique Lafosse confiant dans son vin mais inquiet pour l’avenir.

Dégustation du millésime blanc 2008 et rouge 2007 de l’Appellation Graves

J’arrive au Château Cabannieux à Portet où l’équipe de Hugo Dudignac a bien fait les choses. Une trentaine de bouteilles rangées comme à la parade à l’ombre des pins avec en toile de fond la vendange. Impressionnante séance de dégustation. Mais comment font-ils mes confrères, comme René Van Heusden, pour s’y retrouver. Ils écrivent des mots magiques sur leurs grimoires. Chacun a sa formule, sa technique ses secrets peut-être? Moi, je les trouvent tous bons ces vins venus de la terre et des hommes. Un doute: ce Liber Pater 2007 à 250€ la bouteille! « C’est un vin de garage! » me lance, ironique, un connaisseur. A oublier… Je me rassure en parlant avec Arlette Daney devant son tapis roulant qui trie les précieuse grappes et pour qui ces vendanges s’annoncent très bien « de visu ».

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René Van Heusden est venu de Rotterdam. Ce journaliste de la revue Perswign explique son « travail »

Arlette Daney en pleine séance de tri au Château Cabagneux

Déjeuner chez la famille Ardurats au Château Magneau certifié « Terra Vitis » au titre de l’Agriculture Raisonnée. Nous sommes au coeur des Graves sur une très ancienne propriété de 45 ha, dont les vins obtiennent des médailles chaque année.

Château Crabitey – Appellation Graves-

Ce sera ensuite ma dernière visite de la journée toujours dans les Graves au Château Crabitey à Castres. Surprise, me voilà dans un ancien orphelinat. Il y a des statues de la vierge aux quatre coins des vignes. Un vin bénit des Dieux que nous fait déguster Arnaud de Butler, dont le père Jean Ralph avait déjà restauré cette affaire, et qui a décidé de quitter la finance pour se lancer ici en 1998. 30 ha de vignes d’un seul tenant. 60% Merlot, 40% Cabernet-Sauvignon. Un terrain chaud et filtrant pour un vin élégant, fin et aromatique. J’adopte le Château Crabitey 2006 à 12 € la bouteille.[smooth=id:61;]

Arnaud de Butler reconnait que le ciel est avec lui…