Vendredi 26 septembre. Je viens de quitter les Etoiles de Mougins . Sur la route de la Haute-Savoie, je m’arrête à Romans-sur-Isère pour acheter, rue Félix Faure les ravioles de la « Mère Maury » (www.raviolesmeremaury.com). La recette remonte à l’époque où, les immigrés italiens qui construisaient la route des Gorges du Vercors, avaient fait venir du pays les mamas pour la cuisine. Ce sont elles qui ont inventé ces petits raviolis de là-bas fourrés au fromage d’ici. Après Annecy, je passe à Veyrier-du-lac, devant l’Auberge de L’Eridan la maison du sacre de Marc, celle de ses trois étoiles au Michelin et de son 20 sur 20 , unique et historique, au Gault et Millau. Elle raisonne aujourd’hui des notes gastro qu’interprète sur son piano le jeune chef étoilé Yoann Conte, qui fut, un temps, l’élève de Veyrat. Je passe Thônes, les fermes au reblochon, avant d’entamer la dernière grimpette sur Manigod où j’emprunte un chemin blanc qui mène au paradis du Marco.
C’est curieux, à chaque fois que je le retrouve c’est dans des situations qui n’ont rien à voir avec la cuisine. Je me souviens de cette arrivée, ce soir d’hiver, à la Ferme de mon Père à Megève, où j’ai vu Marc, en pleine « poudrerie » dégager à coup de motoneige la cour de son établissement vendu depuis. Cette fois-ci, le voilà en ce début d’automne, le chapeau noir couvert de sciure de bois, mettant la pression sur le Dédé, André Joly Pottuz, son menuisier de toujours, appelé au secours le matin même.
« Il faut absolument, me dit-il, terminer l’aménagement de l’appartement N°5 qui doit accueillir des clients le soir même à 21 heures« . Je n’en crois pas mes yeux. Vu l’état du chantier, le pari me semble impossible. L’équipe travaille depuis ce matin. A peine descendu de voiture, je donne un coup de main, pour visser les dernières planches, boucher les trous à la pâte de bois. Le travail terminé, Marc nous invite à dîner, le temps qu’une autre équipe se charge de mettre la dernière main à l’équipement de la chambre et de sa salle de bain.
C’est le chef Bruno Locatelli et sa brigade qui va nous régaler, sous l’œil toujours vigilant du « patron ».
Au menu: Yaourt de foie gras virtuel, œuf de nos poules, truite du Léman cuite dans l’écorce , tendron de veau dégraissé cuît douze heures dans le four à bois, pâtes virtuelles bouillon de légumes, reblochon persillé du Jean-Pierre et gâteau de semoule au caramel salé.
A la fin du repas Marc nous quitte pour aller se coucher. En sortant de table je me demande où je vais dormir. Les menuisiers, mis dans la confidence, m’accompagnent jusqu’à l’appartement N°5. Les clients de 21h… C’était moi!
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Que du Bonheur merci j’arrive !