Editeur : Autrement
Collection : Mutations N°206
Genre : Sociologie – anthropologie
Prix éditeur : 19,00 euros / 124,63 FRF
Aliment portatif ou repas hâtif, le casse-croûte est d’abord lié au temps de travail et à la pause restaurante. Dans sa forme la plus ancestrale, il est un repas populaire, faute de temps et faute de mieux : le pain garni que le paysan emporte aux champs, la gamelle que l’ouvrier réchauffe sur son lieu de travail, le repas furtif et précaire que les plus pauvres mangent dans la rue… Après avoir reçu de Lord Sandwich, au XVIIIème siècle, ses lettres de noblesse, le casse-croûte, sous ses multiples formes, demeure l’en-cas, le repas simple et rapide, sans horaire et sans manières, la prise alimentaire du dehors, que l’on mange vite, avec les doigts, l’aliment pris sur le pouce, sur un coin de table ou sur un bout de comptoir. Consommé en solitaire ou dans le partage des valeurs et des émotions, lors de la fête ouvrière ou durant l’exil du voyage, dans la cour de récréation ou au bord d’un trottoir, le casse-croûte, devenu la manière de manger univers
elle de ceux qui n’ont pas le temps, a
fini par alimenter l’imagerie poétique de la fantaisie, de la liberté, de la spontanéité et de l’anticonformisme de la table.