C’est à un superbe voyage en Champagne que nous convient la plume d’Alain Stella et les photos de Francis Hammond, dans ces maisons de renom regroupées sous la bannière de Moët Hennessy.
Et grâce à eux, s’il en était besoin, on comprend pourquoi cette région demande à être classée par L’UNESCO.
Grâce à eux et à toutes ces marques, parmi les plus prestigieuses, dont on apprend toutes les subtilités en matière de cuvée, de millésime, de caves, de celliers, de tradition et de savoir faire..
Derrière elles, des demeures magnifiques à proximité des vignobles.
Derrière elles, des hommes et des femmes remarquables.
Madame Clicquot qui ne se complut pas en veuve éplorée, en ce début du XIXème siècle, à l’âge de 27 ans. C’est elle qui créa la première cuvée millésimée connue à ce jour en 1810, et, six ans après, le système de la table de remuage. Invention géniale. Aujourd’hui Veuve Clicquot est probablement la seule que l’on peut identifier grâce à sa couleur. Inimitable ! Un jaune énergique et élégant que l’on retrouve dans les étuis décalés de ses bouteilles …
Charlotte, vicomtesse Ruinart de Brimont, qui, après la première guerre mondiale, sut organiser la reconstruction à l’identique des bâtiments de Reims, et reconquérir les marchés, ce qui permit au Ruinart de couler à flot durant les années folles, chez Maxime, au Fouquet’s ou à l’hôtel Crillon….Pour les connaisseurs, il incarne une exigence de pureté…
Eugène Mercier, self made man, qui toute sa vie voulut rendre le champagne accessible à tous , en le vendant le moins cher possible…On dirait de nos jours, au meilleur rapport qualité prix….Son demi-sec rosé, fait merveille acoquiné avec des plats épicés d’Asie ou d’Orient….
Sans oublier bien sûr dom Pierre Pérignon, qui oeuvra pour le célèbre breuvage, dans l’abbaye d’Hautvillers, d’où, en quelque saison que ce soit, la vue est magnifique sur les vignes qui s’étagent sur les coteaux de la vallée de la Marne. Déja de son vivant, la renommée de ce que l’on appelait le « vin du père Pérignon » lui valut d’être vendu jusqu’à quatre fois plus cher que celui de ses rivaux. Et même si James Bond est assez bête aujourd’hui pour lui être infidèle, restons en au témoignage de Marlène Diétrich : « Si vous arrivez à obtenir un Dom Pérignon parfaitement frais dans un très beau verre, à la terrasse d’un restaurant parisien avec vue sur les arbres, sous un soleil de la mi-automne, vous vous sentirez la personne la plus divine du monde même si vous avez l’habitude de boire du champagne ! ».
Derrière elles, des chefs de cave, garants de la tradition et de l’innovation.
Egalement, des chefs de cuisine, attentifs au mariage des plats et de leur champagne. Pascal Tingaud par exemple, avec son bar à la vapeur d’algues, ou Arnaud Lallement avec sa « figue framboise sur sablé de Linzer »…
Si vous vous mettez aux fourneaux avec « l’esprit des vignobles » aux Editions Flammarion, livre par ailleurs très érudit, faites moi signe…..
Isabelle Monrozier pour laradiodugout.fr
l’Esprit des Vignobles
Textes Alain Stella. Photographies Francis Hammond
Editeur: Editions Flammarion
Prix: 70 €
280 pages, environ 300 photographies couleur
ISBN: 978-2081282681
Parution: septembre 2012
