Du vin au vinaigre : la fortune d’Orléans
C’est le monastère, celui fondé par saint Mesmin aux alentours de l’an 510, qui est à l’origine du vignoble orléanais. Durant tout le Moyen Age, Orléans doit sa réputation à ses vins, avant que la cupidité des marchands ne la ruine et qu’elle ne renaisse grâce au vinaigre. « La fortune précoce des vins d’Orléans fut liée aux séjours réguliers des premiers rois capétiens dans la ville. Au début du XVIIIe siècle, le vignoble assure un tiers des besoins de Paris. » raconte l’historien Roger Dion dans le magazine « La vigne ».
Succombant devant son succès à la tentation de la production viticole de masse de moindre qualité, voire de qualité médiocre, les consommateurs les boudent. Parallèlement, une activité de vinaigrier se développe pour recycler les vins piqués transitant par la ville. « Orléans avait trouvé le moyen de compenser avec talent la piètre qualité de ses vins, analyse l’historien. Elle retrouvait, grâce au vinaigre, quelque chose du prestige que lui avait valu autrefois la qualité de ses vins. ». Mais le vignoble n’a pas survécu à la facilité. Aujourd’hui, il ne compte plus qu’une centaine d’hectares. Seule, une maison vinaigrier, Martin-Pourret, créée au XVIIIe siècle, a traversé les âges.
Christian Duteil/octobre 20212/laradiodugout.fr