Ah, cette délicieuse brochure de 1910, rappelez-vous : Le vin du Midi de la France (du Languedoc) comme aliment parfait à l’Exposition Universelle et Internationale de Bruxelles de 1910. Figurez-vous qu’elle n’a pas livré toutes ses pépites.
Vous ne me croyez pas, alors je vous en livre de nouveaux extraits choisis avec soin…
Comparaison entre le vin et les autres boissons
Aucune boisson ne soutien la comparaison avec le VIN. Ce dernier s’offre au consommateur, sans demander UNE SECONDE de préparation (à l’encontre des autres boissons en usage dans le monde entier, telles que le thé, dont la préparation n’est ni simple ni économique). Dans tous les pays de vignobles, en quittant son travail, l’ouvrier boit, à même, à la bouteille, quelques gorgées de vin (qui contient toujours, grâce à la fermentation NATURELLE du raisin, 8 à 10 ou 12 degrés d’alcool), et il retrouve ainsi les forces nécessaires pour entreprendre les plus rudes labeurs, qu’il ne pourrait sans cela supporter sous des climats aussi chauds. […]
La consommation du vin dans les divers pays du monde
[…] Il résulte de ce tableau que le Français consomme deux fois plus de cet aliment que l’Italien et que l’Espagnol (qui en produisent pourtant beaucoup) et CENT FOIS PLUS que l’Anglais dont la production est presque nulle. Et pourtant, c’est, après la Belgique, dans ce pays et dans ses colonies que la consommation en serait la plus rationnelle, depuis que la rapidité et l’économie des communications en permet et en favorise même beaucoup l’usage. En effet, l’Angleterre possède des colonies, telles que l’Australie, l’Afrique du Sud, etc., dont le climat est très favorable à la culture de la vigne, qui pourrait y prendre un développement énorme, sans nuire à l’importation, qui serait toujours grandissante, en fait de vins DE FRANCE. Le vin (considéré, non plus comme une boisson de luxe, mais bien comme le plus parfait des ALIMENTS) remplacerait, peu à peu, l’insipide THE. Le vin SAIN et HYGIENIQUE, NUTRITIF et FORTIFIANT, chasserait bien mieux que des discours ou des impôts, L’ALCOOLISME, auquel se livrent tant d’Irlandais et d’Ecossais, dans les parties les plus froides du Royaume-Uni, qui croient se réchauffer ainsi.
Les arguments ont certes changé depuis 1910 mais pas la logorrhée. Fermez le ban disais-je.
Marie-Victoire Bergot pour laradiodugout.fr
Je vous conseille aussi le sketsche de Marc Jolivet qui fait si bien vivre les poli phénols du vin…..