Faites vous partie des trois Français sur 4 à qui il arrive de consommer occasionnellement du surimi ou de ceux qui n’en goûteront jamais une miette car ils ont des doutes sur sa composition? Car la rumeur selon laquelle il s’agit d’aliment reconstitué à base des produits les mois nobles du poisson a la vie dure.
Pour reprendre les mots d’ Elisabeth Laville, fondatrice de l’agence Utopies qui a conseillé Fleury Michon ( 25 % du marché ) sur sa campagne de pub : “ l’image du surimi est pourrie !”…
Et pourtant. Il ne s’agit nullement d’un nouveau produit : le surimi est issu d’une longue tradition culinaire de 4 siècles au Japon où il règne sous le nom de “kamaboko”. Les filets de poisson à chair blanche étaient émiettés, rincés, assaisonnés. Les petits morceaux étaient ensuite modelés dans du sel en forme de gâteaux ou de pains. C’était un mode de conservation du poisson qui permettait d’en consommer en dehors des périodes de pêche.
A qui la faute ?
A son enrobage trop orangé du aux extraits de paprika qui lui donnent vraiment un aspect “chimique “ ? A L’arôme artificiel de crabe que les industriels ont cru bon de les affubler pendant longtemps et qui a incité à tord les Français à croire qu’il en contient réellement ?. A son absence de goût car au fond il n’en a guère ? Si les fabricants savaient !
De quoi est-il réellement fait ?
Et surtout qui croire de ceux qui affirment mordicus que c’est le poisson entier qui passe à la moulinette ou de ceux qui affirment qu’on y trouve uniquement des parties nobles du poisson autrement il ne pourrait afficher ni pareille consistance ni pareille couleur ? Ceux là expliquent que seuls des poissons sauvages sont utilisés. Colin d’Alaska. Merlan bleu de l’Atlantique. Merlu blanc du Pacifique et Brème de mer pour la plupart.
Les Français le consomment surtout en bâtonnet et dans les salades, mais les fabricants aimeraient qu’ils l’ accommodent à d’autres sauces. C’est tout le sens qu’il faut donner à la première Coupe de France du Surimi organisée avec le concours de l’Atelier des Chefs. Voilà l’entrée et le plat, inspirés de la cuisine chinoise, concocté par Charlène Bray, championne de France de cuisine amateur et qui a remporté l’épreuve parisienne.
(Voir portrait)
Amuse-bouche liégeois de surimi. Plat intitulé love surimi,: nouilles chinoises sautées aux légumes (pousses de soja, julienne de carotte et de poivron rouge), avec des quenelles de surimi et des gambas aux épices saté. Charlène a rajouté un petit jus d’herbes fraîches et des fines rondelles de carotte en forme de cœur.
Isabelle Monrozier pour laradiodugout.fr