La radio du Goût a aimé: la Randonnée estivale et gourmande dans le Vignoble savoyard de Chignin

en randonnée

en randonnée! ©marie-lys.damas

On est en Savoie, l’un des plus beaux vignobles de France.  Le plus haut en altitude de l’Hexagone.

Depuis sept printemps,  une balade dans les vignes savoyardes est organisée par le Comité Interprofessionnel des Vins de Savoie.  Chaque année,  un vignoble savoyard est à l’honneur.

La  8ème édition de cet évènement dans les vignes  s’est déroulée  le week-end  du 23 et 24 juillet derniers, sous les hospices des  viticulteurs de Chignin,  hôtes  accueillants pour cette édition 2016. Randonnée « casse-croûte » le 23 juillet.  Randonnée « gastronomique » le  lendemain.

Chignin, le plus vaste des vignobles savoyards,   campé  sur les contreforts du Massif des Bauges.

La vigne,  ici  plus qu’ailleurs, contribue à la sauvegarde de ces magnifiques paysages.  Coteaux en pente raide, pieds de ceps tirés au cordeau. Petites parcelles d’une poignée d’hectares, bien délimitées dont la moyenne  ne dépasse pas  12 hectares.

Soleil radieux,  pas trop chaud, peu venté.  Temps idéal  pour cette balade estivale du dimanche,  bien balisée  dans ce  vignoble exceptionnel.

Balade dominicale,  gastronomique,  ludique et pédagogique.

La traversée épicurienne du  Vignoble de Chignin

Chignin, à 10 km environ de Chambéry, possède un vignoble esthétique, très « carte postale ».

Ce vignoble d’exception était déjà apprécié des  Romains.  Abrité des vents du Nord, il fait face au Mont Granier qui se déroche  aisément. Ses  éboulis abritent les vignobles d’Abymes et Apremont.

Tous les cépages savoyards sont présents sur ce territoire chignerin. Mais  le  cépage phare, emblématique, est le Bergeron autrement dit La  Roussanne. Il donne des vins  blancs aromatiques et fins.

A chacune des  étapes,  un somptueux buffet gastronomique  signé du traiteur de Voglans, Hervé Thizy, attend le randonneur.  Tant de bons plats à déguster : tartare de Lavaret et Gaspacho de tomates,  filet d’Omble Chevalier au quinoa,  en plat chaud un Carré de veau farci aux cèpes et céleri, le fromage des Bauges et une Soupe de framboises à la verveine citron en dessert.

Tous accompagnés d’excellents  vins de Chignin. Pour beaucoup de randonneurs,   c’est une découverte.

Vins de vignerons plutôt que vins de techniciens. Vins de garde  aussi.

Cette journée de fête gourmande coûte 45 euros par personne à  l’inscription et cela les vaut amplement !

La marche,  c’est le pied

randonnée savoie portrait

Le bonheur est dans la vigne! ©marie-lys.damas

8 km à parcourir d’un faible dénivelé,  sur des sentiers  bien balisés  qui serpentent dans   ce beau  vignoble  chouchouté.

A son rythme,  sans stress,  on découvre les  architectures des  cinq villages constituant la commune  de Chignin : Chef-Lieu, Le Villard, Tormery,  Le ViviersMontlevin, dont l’altitude affichée est de  357 mètres.

Ponctuée d’histoires contées  par des historiens du cru,  on admire les   vestiges des Tours historiques campées dans le vignoble.  La plupart ont été  arasées.  Leur construction semble être une énigme. Seraient-elles des  maisons fortes édifiées indépendamment les unes des autres au 13ème siècle ?

Musique,  ambiance bon enfant sur ce parcours légendé  par des panneaux explicatifs.

Une  « savouration » de vins  inoubliables

Des vins inoubliables  mais aussi  les  vignerons  qui les élaborent avec passion. Ils sont tous là. On  les  retrouve aux étapes : Les Berlioz, les Quénard,  les Girard-Madoux, les Berthollier

Au village de Le Viviers Gilles Berlioz est en viticulture  biologique.  il laboure  avec un cheval de trait, et vient de planter en Roussanne 1 hectare 3  « sous les Tours »,    dans son  « Domaine Partagé ».

La Mondeuse de Chignin est  veloutée, moins ligneuse,  moins râpeuse que  sur d’autres terroirs.   « La …deuse… »,  autrement dit la Mondeuse de Gilles Berlioz, mais aussi  celle  d’André  et Michel Quénard,  millésime 2011  toutes deux excellentes.

Hommage à l’Altesse appelée Roussette. La  légende veut que le mariage  d’Anne de Lusignan,  fille du roi de Chypre,  avec Louis Duc de Savoie, ait permis  l’apport du  Tokay- Furmint  dont serait issue l’Altesse.

Peu productive, elle  aime les sols d’éboulis. Elle donne un vin racé,  tendre.   Miel et amandes douces.  Un peu comme le Chenin. Fine et aromatique,  comme celle de Charles Gonnet.

Le Chignin-Bergeron en surmaturité de Jean-François Quénard millésime 2011 servi dans la belle bouteille la « Savoyarde » marquée à l’épaule du blason de Savoie.  La Cuvée « Comme avant », honore  le père de Jean-François Quénard, excellent millésime 2010  toujours en Chignin-Bergeron.

Une découverte : le Rosé de Savoie,  un rosé de Mondeuse ou de Gamay. Délicieux.

Le Crémant de Savoie,  en AOP depuis décret paru au Journal Officiel le  11 septembre 2015,  n’est pas oublié. Celui de chez Quénard mais aussi  chez Pascal Paget un mousseux,  méthode traditionnelle,  baptisé « L’Emoustillante », élevé  24 mois sur lattes. L’Appellation Crémant n’était pas encore décrétée lors de sa mise en bouteille.

 La Savoie, un vignoble atypique

La Savoie est française depuis 150 ans.

Vignoble important de 20 000 hectares  jusqu’à la fin du fin du 19ème siècle.  Le phylloxera et la guerre de 14/18 ont décimé le vignoble de ses ceps et de ses hommes.

Aujourd’hui les 2 200 hectares épousent 4  départements : Savoie, Haute-Savoie,  Ain, Isère.  La Savoie en possède la plus grande part.

Une vingtaine de  cépages en production dont certains  uniques au monde : la Mondeuse, l’Altesse, la Jacquère.   Les vins blancs dominent à 70%, dont    la Jacquère   50 %,  alors que l’Altesse représente seulement  10 % de la production.  En rouge  Mondeuse,  Gamay et même  Pinot Noir, dominent.

Un vignoble d’avenir, une  riche ampélographie,  un terroir préservé,  un paysage choyé.

Des vins de plus en plus travaillé en biologique et même en biodynamie. Les vignerons  se professionnalisent.

Un vignoble d’altitude,  resté authentique,  qui mériterait d’être davantage connu.

Affamé ? Assoiffé ?

Se mettre en jambes la veille pour le lendemain ? Un diner au Restaurant « Onze grandes et Trois petites », à Chambéry (ce sont des flacons de bon vin on s’en doute),  est hautement recommandé.  Produits ultra-frais du terroir. Ce soir-là, une étonnante salade de tomates  dans les trois couleurs, et un  savoureux cochon de lait de la ferme voisine.

On découvre avec bonheur en accompagnement,  la Malvoisie du vigneron « bio »,  Xavier Jacqueline d’Aix les Bains,  proche du Pinot gris.  Raisins de vieux ceps cueillis en  sur maturité. Légère sucrosité,   petits rendements.  Mais aussi,   le Cru de  Mondeuse de Saint-Jean-de-la-Porte chez Philippe Ravier élaboré dans  son ultra-moderne  chai à Myans.

Geneviève Guihard. Août 2016. laradiodugout.fr

Maison de la Vigne et du Vin  à Apremont

www.vindesavoie.net

Tel : 04 79 33 44 16

Restaurant « Onze Grandes et Trois petites »  à Chambéry

www.onzegrandes.fr

Hervé Thizy traiteur

Tel : 04 79 34 57 19/06 19 38 42/90