Né en 1765, à Saint-Symphorien-de-Lay dans la Loire. Fils d’un avocat, lui-même magistrat, comme Brillat-Savarin, il se distingua par un livre, publié en 1801, en fait, un long poème en quatre chants, d’un millier d’alexandrins, intitulé Gastronomie ou l’homme des champs à table, pour servir de suite à l’Homme des champs par J. Dellile [1801, Paris : L. G. Michaud, 255 p., frontispice gravé par Bovinet
], réédité à de nombreuses reprises [2ème édition 1803
].
L’ouvrage fournit à la bourgeoisie triomphante [mais ignorante des usages de la bonne société d’Ancien Régime
] un « code de politesse gourmande ».
Le livre s’inscrit manifestement dans le mouvement de succès du poème de Dellile, l’Homme des champs, ou Géorgiques à la française [publié l’année précédente en 1800
] et dans le regain poétique du tout début du XIXème siècle s’inscrivant dans un courant néo-classique.
C’est dans ce texte qu’est introduit, pour la première fois, dans la langue française, le mot de gastronomie, au sens de l’art de faire bonne chère [le mot gastronomie ne fera son entrée qu’en 1835, dans le Dictionnaire de l’Académie française
].
On retient de Berchoux quelques aphorismes :
Rien ne doit déranger l’honnête homme qui dîne
Un poème jamais ne valut un dîner [le dernier vers de La Gastronomie
]
Souvenez-vous toujours dans le cours d’une vie
Qu’un dîner sans façon est une perfidie.
Je vais, dans mon ardeur poétique et divine Mettre au rang des beaux arts celui de la cuisine.