En cas d’alternance en 2017, le changement à l’Elysée ne sera pas que politique mais aussi gastronomique, a déclaré le chef cuisinier Bernard Vaussion, qui a servi six présidents.
« La gastronomie s’adapte au locataire », a résumé pour l’AFP à New Delhi M. Vaussion, 63 ans, retraité des fourneaux de la République depuis 2013. Il se trouvait en déplacement en Inde dans le cadre d’une assemblée générale du « Club des Chefs des Chefs » d’Etat, sorte de G20 gastro-diplomatique.
Si un nouveau locataire fait son entrée rue du Faubourg Saint-Honoré au printemps prochain, les cuisines vont « s’appuyer sur les goûts personnels du nouveau président. Ça peut totalement changer. On peut passer du poisson à la viande, ou à la volaille. C’est à nous de nous adapter », a-t-il expliqué.
Entré sous Pompidou comme commis-cuisinier, sorti comme chef des cuisines sous François Hollande, Bernard Vaussion a connu son lot de transitions politiques au cours de sa carrière.
A chaque alternance, le chef des cuisines tient, peu après l’investiture du nouveau président, une journée de réunion avec le chef de l’Etat ou sa compagne pour prendre connaissance de ses préférences culinaires et de la manière dont la gastronomie s’insère dans sa pratique du pouvoir.
Désormais loin du cœur de ce pouvoir qu’il a si longtemps côtoyé, à l’occasion de dîners officiels comme de séjours en vacances au fort de Brégançon, M. Vaussion s’informe des débuts de la campagne comme un citoyen ordinaire.
Les politiques, en tant que cuisinier à l’Elysée, « on vit avec eux. On a la partie officielle mais aussi la partie privée, ça se superpose. Mais là je ne suis plus dans les murs. Je suis dans ma campagne, je regarde les débats à la télévision donc c’est un peu différent ».
S’il dit n’avoir pas encore décidé à qui ira son vote, il a cependant tenu à rappeler que devant la gastronomie « il n’y a ni droite ni gauche »: « autour de la table, tout cela s’efface ».
Source: New Delhi, Inde | AFP |