Thomas le gastronaute ©DR
L’astronaute Thomas Pesquet, 43 ans, est de nouveau dans l’espace depuis le 23 avril 2021. Il est arrivé à bord d’une capsule Crew Dragon de SpaceX. Cet été, l’Agence spatiale européenne a publié un article à l’occasion de sa 100e journée sur place.« Je trouve ça magique tous les jours, mais il y a aussi beaucoup de routine », explique Thomas Pesquet. Sa vie à bord est rythmée par les expériences scientifiques (dont le planning est minutieusement préparé sur Terre), les photos et… les premiers Jeux olympiques de l’espace.
Le Français volant n’a pas chômé pendant ses presque six mois dans la station spatiale internationale. Son programme comportait pas moins de 232 expériences. Pas de repos dominical pour Pesquet qui varie les plaisirs. Il va jusqu’à nous faire faire le dimanche 5 septembre une dictée dans l’espace, un extrait du roman de Marguerite Duras « Un barrage contre le Pacifique ».
Mais il est français et le »New York Times » ne pouvait manquer l’occasion de l’ériger en icône de notre talent immémorial pour… la cuisine qui cultive le « french paradoxe ». Où l’on apprend que notre héros national de l’espace a partagé avec ses collègues des versions lyophilisées du homard breton, du cabillaud au riz noir et des gâteaux de pommes de terre aux oignons de Roscoff.
Cette épopée culinaire n’aurait pas été possible sans Alain Ducasse, qui officie dans la restauration spéciale via sa société de conseil spécialisée. Thierry Marx et son compère Raphaël Hamont, du Centre français d’innovation culinaire, ainsi que la société Servair ont également contribué aux 92 repas gastronomiques prévus. En raison des strictes consignes à bord, la sauce au vin du boeuf aux carottes a été épurée de son alcool avec un vaporisateur rotatif – la disparition dudit alcool a été constatée au spectromètre.
« Il s’agit avant tout d’apporter un produit plaisir, une rupture avec l’ordinaire pour marquer des temps forts : Noël, anniversaire… , a commenté le chef cuisinier judoka CN Thierry Marx dans « Paris Match ». Thomas Pesquet a décidé de son menu : langue Lucullus, volaille au vin jaune et aux morilles et pain d’épices. Des plats régressifs, des souvenirs d’enfance, qui ont demandé des mois de travail et de recherche. »
Marcel Proust et Marguerite Duras devraient être bien satisfaits de s’envoyer ainsi dans l’espace… sans fausse note.
Christian Duteil/septembre 2021/laradiodugout.fr