Un marché mondial de 300 millions de bouteilles toujours actif et ambitieux, démontre que la bulle de Champagne est toujours tendance malgré la concurrence et le développement des vins mousseux (Cava, Prosecco). La bulle a le vent en poupe auprès des consommateurs et la « bulle de Champagne» n’échappe pas à cette constatation.
La récolte 2021, amoindrie par une succession inédite d’aléas climatiques (gel, grêle, attaque féroce du mildiou), a mis le moral des vignerons en berne.
Perspectives de récoltes très faibles mème si les écarts de rendement sont importants selon les exploitations.
Sur le plan qualitatif, les vins de réserve utilisés pour les assemblages sont d’excellente qualité et la faible récolte 2021 s’annonce plutôt qualitative.
Les vignobles et le marché ont montré leur capacité d’adaptation et sont en mesure de rebondir malgré les aléas.
A l’export, le Champagne conforte sa désirabilité.
La situation est plutôt bonne
Les marchés principaux habituels sont présents : Royaume Uni, USA Australie, Japon
Les ventes du marché anglais semblent peu impactées par le Brexit pour le moment .
La Russie ? Petit marché certes, mais de grands connaisseurs et surtout un marché historique qui maintient le cap.
Les 7 cépages du vignoble champenois inscrits dans le cahier des charges (Chardonnay, Pinot noir, Pinot meunier, Arbane, Petit meslier, Pinot gris, Pinot blanc), vont s’enrichir d’un nouveau compagnon.
Le SGV expérimente un nouveau cépage, le Voltis, une variété résistante au mildiou et oïdium.
Mais cela prend du temps pour en tirer des conclusions, un temps d’adaptation à cette nouvelle création. Il est envisagé de modifier ensuite le cahier des charges de l’appellation.
Les ambitions en matière environnementale
La filière est engagée depuis quelques années dans une démarche de progrès et maintient le cap : baisse des intrants de 50 %, maintien du couvert végétal,
déchets valorisés de manière énergétique, baisse de l’empreinte carbone.
L’application des produits de protection particuliers pour les parcelles proches de lieux d’habitation a généré des pertes de raisins plus importantes.
Le SGV propose de ne pas multiplier les interdictions mais de privilégier davantage le dialogue entre riverains et exploitants viticoles.
La fiscalité sur les transmissions
L’ambition louable du SGV est de conserver la Champagne aux Champenois.
Le foncier, très cher : ((de 870 000 à 1 200 000 euros l’hectare environ), rend la charge fiscale de la transmission difficilement supportable pour les héritiers.
Cette charge est pénalisante pour les enfants ce qui peut les contraindre à vendre le domaine ou morceler l’exploitation viticole qui ne devient alors plus rentable.
Le SGV propose un allégement de la charge fiscale, une exonération de 100 % des droits de donation et de succession pour les biens loués sur une longue durée (au moins 18 ans) comme cela se pratique en Allemagne, Italie, Suisse. Le Syndicat propose également un rehaussement du plafond dans le cadre d’une donation.
La conférence se clôture comme d’habitude par une dégustation commentée de beaux flacons de Champagne en la compagnie de Laurent Panigai, directeur général du SGV, souriant et confiant en l’avenir.
Geneviève Guihard/octobre 2021/laradiodugout.fr
Syndicat Général des Vignerons de la Champagne
17 avenue de Champagne à Épernay dans la Marne