Pour faire le point, la presse invitée du CIVB à Paris au Citrus-Etoile de Gilles Epié a été accueillie avec la gentillesse qui les caractérise l’un et ‘autre.
Nos hôtes, le Président Alain Vironneau et Bertrand Carles ont exposé la situation des vins de Bordeaux mettant en valeur ses points forts.
Avant tout : la crise que traverse le secteur viticole est directement liée à la crise économique.
Après la situation catastrophique de 2009 (moins 14% en volume et 23% en valeur à l’export), les ventes des vins de Bordeaux ressentent un léger frémissement. Le replis en grandes surfaces françaises s’atténue, il est actuellement de 2% en volume et 3% en valeur. Le seul marché dynamique se trouve à Hong Kong et en Chine, cette dernière étant devenue le premier client à l’export.
Ceci posé, en regardant du côté de la production viti-vinicole le constat est moins rassurant: plusieurs centaines d’exploitations sont en péril, faute de trésorerie suffisante, plus elles son petites, plus le risque est grand. Personnellement, connaissant bien l’état d’esprit régnant dans les banques, et particulièrement françaises, ce que notre Président Sarkozi n’ignore pas, il leur a d’ailleurs demandé d’accroître leurs aides (of course), je regrette que le plan de soutien à l’agriculture soit géré par elles, leur appréciation se limitant à la solvabilité à court terme des entreprises*. Le CIVB dont le rôle est de faire la promotion des vins de Bordeaux a décidé de continuer à investir en communication, avec un budget de 20,8 millions d’euros, donc un peu réduit par rapport au passé, « nous nous focalisons sur nos principaux marchés, en profitant des sommes mises à disposition de la France, dans le cadre de la nouvelle Organisation Commune des Marchés, par la Commission Européenne, d’un montant de 5 millions d’euros » a précisé le Pt. Vironneau.
Un véritable plan de modernisation concerne le pilotage de la filière, la valorisation et la gestion de la marque collective Bordeaux, le renforcement de la compétitivité des entreprises, la préservation des espaces viticoles ou la redéfinition du rôle de l’interprofession.
Entre autres, préservation de l’espace agricole girondin, en combattant l’urbanisation rampante des zones péri-urbaines, en stoppant le développement de nouvelles zones commerciales autour de Bordeaux, leur densité étant déjà supérieure de 20% à la moyenne française; question aux responsables régionaux: quelle est l’ambition viticole de l’Aquitaine ou de la Gironde ?
L’engagement environnemental des vins de Bordeaux a fait l’objet de programmes triennaux, de recherches et expérimentations portant sur la conduite raisonnée du vignoble, la protection de l’environnement, le développement durable, le bilan carbone et la mise en place d’un système de management environnemental, qui s’appuient sur une démarche collective d’entreprises, donc un processus vertueux, contrôlé année après année, et d’améééliorations (retraitement des eaux, utilisation de produits, gestion des déchets, etc).
Enfin, pour moi comme pour le CIVB, la nouvelle segmentation européenne des vins (O C M) risque de créer une certaine confusion pour les consommateurs: les vins sans I.G. correspondent aux vins de table – les vins avec I.G. AOC, deviennent Appellations d’Origine Protégées (AOP), à Bruxelles, et les vins de Pays deviennent Indication d’Origine Protégée (IGP) en France.
*/ Dans le refus d’un crédit à une entreprise en difficulté, un banquier a presque toujours sous la main un acheteur potentiel pour la racheter au cours le plus bas.
Roger Clairet laradiodugout.fr