Les études mènent à tout. Dit-on. Avec un cursus universitaire époustouflant de type bac + dix à moins qu’il s’agisse de bac + quinze, on peut grimper dans une navette spatiale et faire le tour de la Terre. Les plus chanceux iront même dans la Lune. Notre héroïne, l’astronaute Lisa Maria Nowak, brushing impeccable et ongles manucurés, s’est contentée de faire plusieurs fois le tour de la Terre. Elle a été félicitée comme il se doit en juillet 2006, à son retour de mission, pour avoir manœuvré impeccablement le bras robot de la navette Discovery.
Mais voilà, un bac + 10 voire 15, même assorti des félicitations de la Nasa, ne protège pas des vicissitudes du quotidien terrestre. Notre héroïne a basculé dans la marmite de la jalousie. Très éprise d’un pilote de la navette, tombeur de ses dames dans le civil, elle réalise vite qu’une autre belle plante, capitaine de l’armée de l’air américaine, toute aussi brushing et manucure, se pose en rivale. La surveiller ne suffit pas. Alors que faire ?
Le limier Nowak apprend un beau jour que sa rivale, dame Shipman, s’apprête à prendre l’avion pour se rendre à Orlando. Ni une, ni deux, le limier d’enfiler sa couche culotte (un truc d’astronaute pour éviter les pauses techniques que nous impose la nature), sauter dans sa voiture et filer au lieu dit. Une promenade de mille cinq cent kilomètres, une quatorzaine d’heures au volant, une paille, c’est une histoire d’amour après tout.
Le limier Nowak, incognito trench et chapeau, retrouve dame Shipman à l’aéroport, et PSSCCCHHHHH !
Tentative de meurtre diront les avocats de la victime.
La Nasa licenciera notre héroïne.
Le godelureau aussi tant qu’à faire. (On ne plaisante pas en Amérique.)
Toujours est-il qu’à l’issue de longs et houleux débats, le tribunal accepte de libérer la coupable sous caution. Son avocat plaide aujourd’hui l’abandon des poursuites pénales, car voyez-vous… il n’y a aucune trace dans les archives pénales d’un décès ou d’une grave blessure résultant d’un PSSCCCHHHHH au poivre, fut-il de Cayenne.
Marie-Victoire BERGOT – laradiodugout.fr
Bravo pour cette histoire pimentée. On ne badine pas avec l’amour !