La petite madeleine de Marie-Victoire: Nager en eaux troubles

cochons nageurs à Staniel Cay

cochons nageurs à Staniel Cay

 
Si je vous dis voyage de noces, voyage de rêve ? Surgit comme une idée de destination inaccessible si ce n‘est lointaine, palmes et maillot de bain, Polynésie, Bahamas, du vent dans les voiles, un mouillage au paradis, des eaux émeraudes, des poissons bariolés et des coraux. Bref, la carte postale un peu surfaite pour ne pas dire barbante. Heureusement il y a aussi des rochers.
 
Un beau voilier donc, accastillé de neuf, quelque part aux Bahamas. L’équipage navigue à vue et au sondeur pour trouver le mouillage idéal, abrité juste ce qu’il faut, à deux encablures, pour ne pas dire quelques yards, d’un îlot inhabité. En français dans le texte, le bateau jette l’ancre à une petite centaine de mètres du rivage. Le mousse qui rêvasse à l’avant se met à gémir. Cette fois, il a bien une insolation carabinée : les rochers posés sur la plage bougent. Mon Dieu ! S’il avait seulement mis un chapeau pendant la traversée ! Il se frotte les yeux de fatigue, vous appelez cela le paradis…
 
Les rochers se jettent à l’eau. Et nagent. Ce sont des rochers-cochons. Ils nagent à toute patte, vers la bonne et excellente aubaine que représente un voilier au mouillage. Ils encerclent le bateau et se mettent à couiner : gruik gruik gruik gruik. (Lecteur, ok, tu as raison, j’exagère ; le récitant est un homme trop bien pour imiter le bruit du cochon quémandeur.) A couiner disais-je et bondir hors de l’eau comme des dauphins ! L’équipage éberlué s’essaye à jeter des carottes à la mer. Les cochons de se goinfrer puis repus, de repartir à toute patte vers la plage où ils redeviennent rocher. Après l’effort, la digestion.
 
Que mangent-ils donc en l’absence de bateau visiteur ? Ils pêchent ?

Marie-Victoire BERGOT pour laradiodugout.fr

1 Response

  1. Michèle dit :

    Pierre qui mouille n’amasse pas mousse ;-))