En aidant une amie à vider sa bibliothèque, je suis tombée sur une brochure tout à fait délicieuse de 1910. Rien que son titre mérite le détour : Le vin du Midi de la France (du Languedoc) comme aliment parfait à l’Exposition Universelle et Internationale de Bruxelles de 1910.
Vous ne me croyez pas, alors je vous en livre un extrait choisi avec soin…
Importance alimentaire et hygiénique du vin
Dans les pays producteurs, tels que la France, l’Italie, l’Espagne, l’Algérie, etc., ou dans ceux qui peuvent se procurer le vin à des prix réduits (s’il n’est pas trop renchéri par des droits de douane, trop souvent prohibitifs), le Vin assure L’ALIMENTATION de l’homme. Bien avant l’ère chrétienne, il était, avec le pain, le symbole de la nourriture habituelle.
Le VIN est surtout un aliment indispensable à l’homme mûr, au travailleur qui peine sous un climat débilitant ; il lui faut ce bienfaisant auxiliaire, qui se trouve à sa portée dans les régions chaudes du bassin de la Méditerranée. Seul, le vin permet aux populations agricoles et ouvrières un labeur prolongé sous un ciel brûlant. Il reconstitue les forces, surtout chez les hommes âgés, ce qui justifie le dicton populaire si répondu que : le VIN est le LAIT DES VIEILLARDS.
Les personnes étrangères à notre région et qui, dès lors, ne sont pas les témoins quotidiens, comme nous, de ce qui s’y passe, auront grand peine assurément à se représenter (ce qui est pourtant constant) à savoir : que quand le VIN est, comme LE PAIN, DONNE TROP LARGEMENT à l’ouvrier agricole SEDENTAIRE que son patron nourrit, l’homme jeune y consomme bien souvent environ deux litres de vin par jour, tandis que l’homme d’âge mûr consomme au moins QUATRE litres, entre ses trois repas assis et ce qu’il emporte aux champs pour les diverses BUVETTES de la journée.
On doit se figurer, ailleurs, que l’ouvrier s’intoxique ou s’alcoolise ainsi. Il n’en est RIEN. Même parmi ceux qui (comme les foudriers) consomment sensiblement plus encore chaque jour pendant une longue existence cette boisson FERMENTEE (mais nullement distillée) on ne voyait JAMAIS un alcoolique, pas même un ivrogne, parmi les indigènes, jusqu’au jour où certains d’entre eux ont eu la folie de déserter la consommation du vin pour se livrer à l’absinthe ou autres boissons malfaisantes.
Fermez le ban !
Au fait, un foudrier fabrique de gros tonneaux appelés foudres.
Marie-Victoire BERGOT pour laradiodugout.fr
« les buvettes de la journée », quelle charmante expression. On y trouve plus de contenu que dans « viens prendre un verre », mais voilà, le dictionnaire ne suit pas. Buvette est un lieu où l’on boit. Ligne au-dessus, je m’arrête sur le mot « buvée »; là ça marche et c’est pas mal : »Ok pour une buvée ce soir avant dîner ? »
Et ainsi on fabrique des générations entières d’alcooliques….
A LA VOTRE!
je veux la liste des boissons malfaisantes….
on est loin des 0,80 gr….
Il en est passé de l’eau sous les ponts….Snif!
Excellent, hic !
Et la femme « d’âge mûr » ils en parlent pô dans ton bouquin ? Politiquement incorrect de nos jours….
A la tienne entouka ! 🙂