Le Negresco, dernier palace de l’Hexagone à capitaux 100% français, a perdu sa propriétaire Jeanne Augier, un décès qui ouvre une période d’incertitude pour le célébrissime établissement niçois de la Promenade des Anglais, déjà au coeur de plusieurs procédures judiciaires.
Agée de 95 ans, Mme Augier est décédée dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué à l’AFP Laurence Cina-Marro, la tutrice désignée en 2013 pour protéger la vieille dame, une Bretonne au caractère bien trempé mais affaiblie par l’âge.
Contrainte de se déplacer en chaise roulante, elle souffrait de pertes de mémoire qui l’empêchaient de gérer efficacement l’hôtel, placé sous administration judiciaire depuis 2013 après plusieurs décennies d’une direction à l’ancienne, mêlant autoritarisme et paternalisme.
Jeanne Augier, que ses salariés appelaient « Madame« , vivait dans un appartement aménagé au 6e étage de l’établissement cinq étoiles dont elle avait contribué à faire la renommée, avec un livre d’or croulant sous les signatures célèbres: Salvador Dali, Louis Amstrong, les Beatles, ou encore Elton John, venu y tourner le clip de sa chanson « I’m still standing ».
Elle possédait 97% de l’hôtel, acheté par son père en 1957 et qui pourrait valoir 300 à 400 millions d’euros, selon une estimation de 2016, hors mobilier et oeuvres d’art.
Sa disparition a suscité une vive émotion à Nice dont le Negresco, parfois surnommé la Tour Eiffel de Nice, est une des icônes. L’hôtel est classé monument historique depuis 2003 pour sa façade Belle Epoque, sa toiture à coupole aux allures de meringue rose et pistache se détachant dans l’azur du ciel et la majesté de son grand hall à colonnes où les dîners se donnent sous un énorme lustre en cristal de Baccarat suspendu à la verrière.
Les drapeaux du palace seront mis en berne pour un mois, a annoncé sa direction dans un communiqué.
Source AFP/ janvier 2019/laradiodugout.fr