C’est une de ces histoires comme je les aime. Notre planète – on nous le répète à l’envi – est devenue toute petite. Facile d’en faire le tour façon fourmi sur l’équateur d’une orange. Un monde à portée de main. Du coup, tous nos besoins sont eux-aussi à portée de main. On appelle ça la « mondialisation ».
Avant, on consommait essentiellement ce que l’on produisait : pain, légumes, viande, poisson… Dans certaines contrées, le choix était assez
limité, dans d’autres on a ajouté des fruits, des racines, des ingrédients plus ou moins exotiques, des épices. La liste s’est agrandie. On a mangé moins de pain et plus de viande. On appelle ça le « Progrès Social » ou plutôt comme dans La Soupe aux Choux : « L’Expansion économique ! »
Et puis la machine s’est emballée. On a fini par ne plus produire certaines choses y compris celles qui poussaient toutes seules ou
presque, sous prétexte qu’elles étaient moins nobles que d’autres. Parce que le fric est entré en ligne de compte.
Aujourd’hui, l’alimentation est devenue ou redevenue quelque chose de très sérieux qu’il ne faut plus confier à d’autres, aux industriels
notamment ou à ces immenses porte-conteneurs anonymes qui sillonnent en tous sens nos océans comme la fourmi de notre orange. En
un mot, après avoir mondialisé, à en perdre la boule, on songe à relocaliser. Réduire les distances, et donc les nuisances de toutes
sortes. Revenir au bon sens, peut-être ?
Le cornichon, ce petit condiment bien de chez nous, bien sûr que vous le connaissez ? Indispensable avec une assiette de charcuterie. Il y a
dans chaque frigo de chez nous, un bocal de cornichons qui sommeille.
Seulement voilà, le locataire du bocal a fait près de 7000 bornes avant d’atterrir ici. Son pays est celui du Taj mahal, du riz basmati, le pays des vaches sacrées. Pas celui du cornichon que les Indiens ne consomment pas. Pire la culture du cornichon, c’est un cache-misère pour ceux qui en vivent très mal. Et ne parlons pas des sujets qui fâchent, les pesticides, par exemple…
En France, pour faire court, l’idée est de réapprendre à faire du cornichon français, ce qui évitera à notre aimable cucurbitacée le mal
des transports. Jardin d’Orante a mis au point une opération « Mon cornichon maison » : un kit contenant tout ce qu’il faut pour produire un bocal de cornichons. Un truc sympa à offrir à ses enfants, ses petits enfants, neveux et nièces, à sa douce et tendre ou plus simplement à
s’offrir à soi-même pour le plaisir de voir pousser ses propres cornichons sur son balcon à côté de ses géraniums.
Pour 3 euros, vous recevrez un bocal vide, un sachet de graines de cornichon, trois palets de terre de coco, deux sachets d’aromates (pour
la recette ultérieure mais un peu de patience..) Un mode d’emploi pour faire pousser vos cornichons et enfin une recette complète de
cornichons à l’estragron. Honnêtement, c’est facile à faire, pas salissant et ça occupe les gosses et même leurs parents.
Cela ne vous avait pas échappé : nous ne sommes pas en Inde et même si nous avons connu une ou deux canicules cette année, le reste du
temps le climat est plutôt tempéré. Pour faire pousser le cornichon, il vaut mieux faire ça l’été. Donc pas de temps à perdre. Au boulot !
Précision : les 3 euros du kit de culture « Mon cornichon maison » seront reversés aux agriculteurs partenaires et notamment l’association des Cornichonneurs Français, engagée dans la relance de la production depuis 2016 et qui vise à l’amélioration de la production (bio, etc..).
Se procurer le Kit de culture et en savoir plus ?
www.jardindorante.fr
Gérard Conreur/La radio du goût.fr / août 2019