Mieux vaut tard que jamais. Alors que les climatologues alertent sur la diminution des réserves d’eau potable, la ministre de la Transition écologique a publié un décret pour que nos agriculteurs gaspillent un peu moins de flotte. Pour « réconcilier l’eau et l’agriculture », le gouvernement a même lancé un « Varenne agricole de l’eau », qui doit rendre ses conclusions en janvier.
Histoire d’eau : sauver leurs plats nets ?
Jusqu’à présent, les préfets se montrent plutôt coulants, sauf dans les zones estampillées « en stress hydrique » (sic), sur les autorisations de siphonnage des zones souterraines et de surface. Au grand dam des associations écolos, qui, ces dernières années, ont multiplié les recours. Une agriculture boit-sans-soif. C’est ce que vient de dénoncer la Cour des comptes européenne. Les magistrats étrillent les effets délétères de la politique agricole commune, la fameuse PAC, sur la ressource en eau. A elles seules, l’agriculture absorbe un quart du volume total d’eau capté dans toute l’Union européenne. Or, rien n’est fait pour encourager les agriculteurs à la parcimonie. L’eau leur est facturée trois francs six sous. En France, par exemple, ils ne déboursent quasiment rien jusqu’à 10 000 m3 annuels, et tout ce qui coule ensuite du tuyau leur est facturé deux fois moins cher qu’un usager lambda. Une goutte d’eau… dans cette politique deux poids deux mesures.
Finies, en revanche, les carafes d’eau gratuites chez McDo : dorénavant, il faut payer, même si on est agriculteur en activité et sobre. Par ici la monnaie. Le quotidien régional « ‘Midi Libre » donne les tarifs avec luxe de précisions : « Le gobelet jetable en carton de 25 cl d’eau plate coûte au consommateur 1,70 euros. Le format de 50 cl affiche, lui, un tarif de 2,20 euros ».
Bigre ! A ce prix, elle n’est même pas bénite. On savait que l’eau devenait avec le réchauffement climatique une denrée aussi rare que précieuse, on apprend avec McDo qu’elle n’est plus donnée. C’est le cas de le dire haut et fort…
Décidée à supprimer les gobelets en plastique, la firme explique sans tourner autour du pot/robinet d’eau potable : « Le prix de vente de l’eau McDo est dans la moyenne du marché des prix de l’eau filtrée vendue en restaurant. »
Une goutte de vertu dans un océan de profits ? …. qui ne participe pas, jusqu’à preuve du contraire, au grand concours de distributeur d’eau bénite le plus innovant lancé début septembre par notre confrère « Le Canard Enchaîné » qui a mis, une fois n’est pas coutume, de l’eau dans son vin. Car comme dit si bien Pierre Dac, – alors qu’on s’apprête à lancer un club œnologie AVF à Levallois où les candidats dégustateurs s’y bousculent – : « Je préfère le vin d’ici à l’eau delà »
Christian Duteil/novembre 2021/laradiodugout.fr