Nous sommes là dans la première pièce d’un musée français très atypique dans ce lieu. Une sorte d’anti chambre à l’atmosphère précieuse et intime : du rouge au plafond, sur le mur, et au sol. Sur le mur de cette petite pièce justement un morceau de pain, un simple morceau dans un cadre.
Du pain dans un cadre au Musée de la Grande Guerre de Meaux.
Pourrait-il s’agir d’une oeuvre de Daniel Spoerri ?
Non, ne cherchez pas. Nous sommes ici dans le Musée de la Grande Guerre de Meaux. Ce « pain de siège » fait partie de la collection des objets de Jean-Pierre Verney sans qui ce musée n’aurait pas pu voir le jour.
Il rappelle qu’en 1870, Paris est assiégé par l’armée prussienne. Les Parisiens sont affamés. Ils mangent les chats, les rats et les animaux du Jardin des Plantes. Ils mangent aussi ce que l’on appelle des denrées de circonstance comme ce pain noir de composition inconnue.
Voilà donc un morceau de pain conservé comme une relique et sacralisé jusqu’à devenir un objet de musée. Derrière la cloison où est accroché ce morceau de pain, une affiche rappelle les prix des denrées alimentaires durant le siège avec le prix de la viande d’éléphant ou de rat !
Isabelle Monrozier/décembre 2021/laradiodugout.fr