La Cuisine au féminin

Des événements (culinaires) se déroulent régulièrement à travers le monde. Les organisateurs le savent : même avec précision, gestion parfaite et préparation des mois à l’avance, personne n’est à l’abris des aléas.

Train ou avions ratés, modifications d’agendas de dernière minute, la liste est longue…En ce qui concerne le Festival Arômes à Hanoï, pour lequel un ensemble de gens collaborait depuis une année, il a bien failli ne pas se dérouler.

Les dates prévues étaient du 3 au 7 décembre 2008. Mais en fin de journée du jeudi 27 novembre, une nouvelle tombait auprès des agences aériennes. Plus de vols sur Bangkok, devenu inaccessible, l’aéroport où tous les vols Air France font escale vers le Viet Nam. La Compagnie étant l’un des plus gros partenaires du festival !

Arômes, le plus important événement de type gastronomique organisé à Hanoi chaque année…

Manuel Guilbert, chef de l’agence à Hanoï, m’a consacré du temps lors du festival pour m’expliquer la situation.

Manuel Guilbert

Cette semaine là, le parti d’opposition thaïlandais (PAD), par une manifestation ciblée sur l’aéroport international, réclamait la démission du Premier Ministre et bloquait l’accès aux compagnies aériennes (au début de la seconde semaine, des chars de l’armée avaient même été envoyés sur place).

L’annulation de longs courriers est toujours une situation de crise, aussi bien pour les équipes de vente, les équipages, que pour les services au sol.

Côté Arômes, l’enjeu était de taille : le chef star parisien prenant son vol depuis la capitale, mais aussi des chefs à l’international (c’était le thème : réunir les cuisines de plusieurs continents pour l’événement). Marc de Canck de Montréal qui initiait le jeudi soir, Meryem de Casablanca le lendemain et le samedi, le trois étoilé Alain Passard…

Le décalage horaire, autre difficulté pour assurer le suivi avec les chefs (douze heures avec Montréal, six avec Paris…!). Avec une date de départ très proche, il fallait que les instructions (de rerouting) soient précises.

L’équipe du Sofitel Métropole assurait le relais avec l’agence, pratiquement d’heure en heure. Je peux l’assurer, faisant partie du «lot» des partants !

Fin des tribulations.

Marc de Canck (Montréal) est passé par Hong Kong. Plus compliqué, le parcours de Meryem Cherkaoui et Philippe (de Casablanca). Solution ? l’escale de Canton.

Passagers passant par Hong Kong, la Chine ou la Corée, l’équipe AF a traité les dossiers de rerouting cas par cas…

Alain Passard est celui qui aura le moins «subi» les événements. Son AR Paris/Hanoï s’est déroulé le mieux possible. Idem pour Isabelle Sipp son assistante et moi-même : nous avons bénéficié d’un vol direct mis en place par AF (pour résorber les passagers en attente).

L’agence Air France d’Hanoï est à côté d’un lieu incontournable : le lac Hoam Kiem, au centre de la ville © AirFrance Hanoï

Le 5 décembre, l’aéroport de Bangkok s’est réouvert, libérant d’un coup près de 300 000 passagers et touristes bloqués. Manuel Guilbert : «Paradoxalement, nous sommes sortis grandis de cette crise. Nous avons aussi senti un très grand soutien de la communauté francophone de Hanoï, très au courant de la situation et des difficultés que nous rencontrions. Pour notre clientèle, notre travail était surtout de rassurer, informer, aider les passagers dont certains avaient des obligations importantes en France, en leur trouvant les meilleures solutions possibles.

Puis, tout n’a pas été sombre pour tout le monde. Je me souviendrai longtemps de ce couple venu en lune de miel, absolument ravis de ce contre temps qui allait leur permettre de s’échapper un week-end supplémentaire dans les montagnes du Vietnam ! La crise aura aussi fait son lot d’heureux !»