Visite Gourmande en Thaïlande

On y est © JBB

Dès l’arrivée à Bangkok, je comprends bien vite que tout se passe dans la rue. Sur les trottoirs, à tous les carrefours, autour de ces petits chariots ambulants et fumants de milliers d’odeurs, près desquels s’agglutinent à toutes heures des Thaïs qui mangent sur des tables de fortune. La cuisine Thaï est partout. Pas besoin d’aller dans les restaurants pour trouver les saveurs, elles sont toutes là, déballées sous mes yeux, à chaque fois que je parcours les immenses avenues et les petites ruelles désordonnées qui s’enfuient au pied des grattes ciel de la Cité des Anges. C’est cette cuisine là que je suis venu chercher, celle qu’on attrape au vol, celle qui donne à cette cité des allures de grand restaurant à ciel ouvert. Il y a des pâtes, des brochettes, des currys, des salades, des hommes en costume sortant des bureaux, des touristes excités, des chauffeurs de taxi pressés, des jeunes et des vieux, des qui ont faim et des gourmands… il y en a toujours partout, pour tous les goûts et pour tout le monde.

Un marché de rue © JBB

Quelques brochettes au bord du trottoir © JBB

Dans tous les recoins de cette ville immense, se dégagent des effluves de nourriture, des parfums qui soulignent un peu plus l’exotisme et qui chassent souvent avec délice la pollution étouffante. Il flotte toujours dans l’air quelque chose qui vous met l’eau à la bouche. Je suis en extase devant toute cette vie, ces couleurs, ces odeurs qui courent partout. Je comprends aussi qu’ici, ce sont les gens qui font la ville et que plus qu’ailleurs, la vie est intimement lié avec la nourriture. Ici les gens ont l’air de vivre plus pour manger qu’ils ne mangent pour vivre. Boris Cuzon, exécutive chef au Sofitel Silom de Bangkok, m’emmène pendant 3 jours, découvrir les marchés Thaïlandais. Là où toute la cuisine Thaï prend sa source. Premier arrêt sur le marché de Klong Toey, là où tous les restaurants Thaï viennent s’approvisionner, un peu notre Rungis à nous, couleur et ambiance locale garanties. Ce sont des milliers de parfums qui percutent les narines, d’innombrables couleurs aussi. C’est une découverte de tous les instants avec ces fruits étranges que nous ne connaissons pas et toutes ces épices que je crois peut-être avoir goûté dans tel ou tel plat. Je n’y ai croisé aucun « farang », aucun étranger comme ils disent, il n’y avait que les Thaïs avec leur éternel sourire aux lèvres. Ici dans tout ce désordre il se dégage une atmosphère bouillonnante, comme si la vie courait partout et déposait sur tous les étalages, ses plus beaux produits.

Marché de Klong Toey, au pays du sourire © JBB

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Boris me fait ensuite découvrir le marché de Chatuchak, le plus grand marché Thaïlandais, peut-être l’un des plus grands d’Asie. Là-bas on trouve de tout absolument de tout, du mobilier de jardin jusqu’à l’assiette design en passant par les vêtements et les animaux exotiques type perroquet, mygale, poissons de toutes les couleurs et j’en passe… Chaque week-end ce sont des milliers de Thaïlandais venus de tout le pays qui vendent leurs productions, leurs produits ou leurs marchandises. Imaginez  un gigantesque endroit criblé d’échoppes entre lesquelles serpentent de petites allées bourrées de monde, on pourrait s’y perdre une journée entière sans avoir tout vu.

Marché de Chatuchak © JBB

Encore une fois, ici, la vie coure partout, en un seul et même endroit on retrouve toute l’atmosphère de la Thaïlande, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest. Là le marché consacré à la nourriture est plus ordonné, on retrouve le souci de bien agencer les produits, il y a un petit côté occidental dans la forme, mais le fond reste toujours savoureusement Thaïlandais. Il est même possible d’acheter des plats tout prêts, comme ces sachets de barbe à papa tissée main que l’on fourre dans de fines galettes de riz…un vrai délice. Même en sortant de l’espace dédié à la nourriture, il reste toujours des échoppes qui proposent de quoi se mettre quelque chose sous la dent. Choc des textures et des saveurs, c’est là que je fais la découverte des insectes grillés.  J’ai appris plus tard que cette étonnante spécialité était très répandue dans les campagnes Thaïlandaises. Une sorte de friandise qui rappelait à des milliers de Thaïs, ayant quittés leurs villages pour la capitale, des souvenirs de leur enfance paysanne. Drôle de madeleine dirait peut-être Proust.

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Boris Cuzon au coeur d'un marché gourmand © JBB

Enfin, Boris choisit un endroit de choix pour que nous faisions les sons du reportage. C’est en plein cœur d’un marché gourmand, sur une table, au beau milieu de dizaines d’échoppes et de chariots derrière lesquelles s’affairent avec amour des dizaines de petites mains concoctant des plats plus appétissants les uns que les autres.  Là, dans ce temple dédié à la nourriture, nous parlons ensemble de ce magnifique pays, de sa culture, de sa cuisine et de ses gens. Des gens il en arrive d’ailleurs de toute part venus se restaurer, nous sommes à l’heure du repas, au beau milieu de la cité des anges, au pays du sourire et je vous offre ces quelques minutes de bonheur sonore rapportées du bout du monde, où un homme parle avec amour de la cuisine du pays dont il est tombé amoureux.

Ecoutez Boris Cuzon raconter l’histoire de la cuisine Thaïlandaise

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