Je rencontre Boris Cuzon au 27ème étage de la grande tour du Sofitel Silom de Bangkok, un building qui touche le ciel de la Cité des anges. Des grandes portes d’entrée de l’hôtel jusqu’au palier du salon où je m’installe pour attendre le chef, ce sont des dizaines de sourires qui accompagnent mon chemin, des petites attentions qui font toute la différence. Boris arrive dans sa veste immaculée et me met tout de suite à l’aise comme le ferait un Thaï. Boris a des yeux bleus mer, ça tombe bien ce Français d’origine est Breton, il vient de Quimper, de Quimper même comme disait sa grand-mère. Boris m’explique un peu son parcours, je découvre bien vite qu’il n’a pas oublié ses racines bretonnes, il a bien le pied marin le Boris, après avoir quitté sa Bretagne il s’en va dix ans aux Etats-Unis à San Francisco puis ensuite l’Asie, Le Viet Nam, la Thaïlande… Mais je m’arrête là, je ne vous raconterai jamais assez bien le carnet de route de notre chef aussi bien que lui-même, dans le son qui suit. Après avoir un peu fait connaissance, Boris m’emmène dans mes quartiers quelques étages plus bas, des quartiers qui ont bien plus des allures de chambre de capitaine. Il me quitte et me laisse en extase devant l’imprenable vue sur Bangkok qui s’étale devant moi, derrière les larges baies vitrés de ma luxueuse cabine. Je lui promets d’être demain matin à 10h précises sur le pont et de ne pas trop forcer ce soir sur le rhum made in Thaïlande.
Ecoutez le portrait de Boris Cuzon exécutive chef au Sofitel Silom Bangkok
Mon port d’attache c’est le fief de Boris, l’hôtel Sofitel Silom situé au croisement du quartier d’affaire et du quartier animé de Bangkok. En tant qu’exécutive chef, Boris supervise la cuisine des trois restaurants de l’hôtel ; le Méridien aux accents méditerranéens, le Shanghai 38 aux influences chinoises et le V9, un restaurant moderne composé d’un espace entièrement dédié au vin. Un soir, j’ai gouté à la cuisine de Boris dans l’un de ses restaurants, au V9 justement, là où il a posé ses valises pour la première fois en Thaïlande. Ce fut d’ailleurs, lors de ce dîner, la première fois de ma vie que je mangeais de l’autruche, de l’autruche Thaïlandaise cela va sans dire. Les plats étaient frais, fins, travaillés avec une amoureuse simplicité, sans un goût qui ne vienne en effacer un autre. On sentait la minutie Française s’allier avec l’exotisme des produits Thaïs, un cocktail détonant dans la bouche qui alla même jusqu’à dessiner sur mes lèvres ce sourire Thaïlandais, franc et naturel.
Boris est également membre de l’association Village de chefs, une communauté crée par Marie Anne Page, qui regroupe des chefs francophones éparpillés partout dans le monde. Lors de mon passage à Bangkok, j’ai eu la chance de croiser un autre de ces chefs Français, partis ailleurs porter les couleurs de notre cuisine. Une cuisine à laquelle ils rendent hommage, à des milliers de kilomètres de l’héxagone, en la mélangeant avec les saveurs, le savoir faire et les produits de leurs pays d’adoption. Une cuisine en décalage horaire comme ils le disent si bien. Dominique Corby, chef depuis 15 ans au Japon était là, venu rendre une petite visite surprise à son ami Boris le Thaïlandais. Ce fut un vrai plaisir de le rencontrer, j’en ai même profité pour faire son portrait, une petite mise en bouche avant, lui ai-je promis, d’aller le rencontrer sur ses terres, au pays du soleil du levant. Mais ça ce sera pour une autre histoire…
Ecoutez le portrait de Dominique Corby
Dans le dernier mail que j’ai envoyé à Boris il y a le résumé de toute cette belle aventure, de ces quelques jours passés en sa compagnie. Je choisis de reprendre ces mots pour conclure car je crois qu’il y a une part de choses qu’on ne peut réellement bien raconter, quelque chose qu’on doit aller chercher, qu’on doit surtout aller vivre…
« Boris il y a tout ce que nos internautes verront et entendront de nos balades et de notre rencontre. Puis il y a tout ce que j’emporte au fond de ma tête et de mes papilles. Je n’ai découvert qu’une infime partie des richesses de votre pays d’adoption, il y a une chose en revanche dont je suis sûr, c’est que vous m’avez fait tomber amoureux de là où vous êtes, de ce pays qui est désormais le vôtre. Derrière la cuisine il y a toujours des hommes et des femmes, tous ceux que j’ai croisés étaient heureux. Nous étions bien au pays du sourire, à Bangkok la Cité des Anges ».
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bravo JB, des articles passionnants et remplis de saveurs ! quant aux photos le top! Enfin des reportages avec lesquels on apprend des choses et qui donnent envie d’aller…! on attend les suivants, la cuisine polonaise par exemple!
à bientôt
je trouve ce petit voyage culinaire peu ordinaire, merci pour ce reportage pleins de vie, de reves et de saveurs
C’est une formidable invitation au voyage, c’est plein de couleurs et de senteurs exotiques. On sent aussi que c’est une rencontre authentique avec un monde souriant, loin des clichés réducteurs. Merci pour ce beau travail !
Voilà un bien beau dossier multimédia. Au pays d’Internet où tout va trop vite, ce vrai travail prouve que , sur la toile, on peut aussi prendre le temps de la découverte, se poser, lire, regarder, écouter. Bravo également pour les galeries photos, on s’en lèche encore les babines.Thierry.
Une bouffée de bonheur et d’odeurs ce reportage, cela donne envie de repartir !
là bas Merci pour ce beau voyage Mr JBB