Belle rencontre avec Sylvain Bounichou. Cet artisan du goût de 38 ans, ne baissera pas les bras. La première vague de la pandémie, n’a pas reussi à tout emporter. La seconde ne fait que renforcer sa volonté de régaler ses clients du Périgord. Il invente des kits recettes. Il imagine des plats de fêtes.Son histoire est celle de beaucoup d’autres… Leurs étoiles sont dans leurs yeux…
« En mars lorsque le pays a été placé en confinement, j’ai eu peur que cela dure des années. Comme un mauvais présentiment ». Alors Sylvain Bounichou, charcutier traiteur à Saint Cyprien en Dordogne, a la bonne intuition. Il brade toute sa cargaison à moitié prix. « J’ai tout vendu dans la matinée. 192 partages sur ma page Facebook. J’ai très vite créé une version pro ».
Dans le même temps, avec l’aide de son beau-frère infographiste et de son épouse Marine, il crée un site en ligne: www.traiteur-dordogne.com, lancé début avril.
Jusqu’à début juin, des plats sont proposés aux clients. 5 plats différents par semaine, commandés à partir du mercredi jusqu’au dimanche, pris sur place ou livrés à domicile
Avec l’été et le déconfinement, le Périgord reprend son souffle. Les touristes arrivent de toute la France. Les canoës se bousculent sur la Dordogne. Le marché du dimanche déborde un peu trop.
Chez les Bounichou on ne s’emballe pas. Les parents de Sylvain on su gérer leur affaire depuis 1973. Quand le fiston est parti à Paris faire son apprentissage en alternance à l’Ecole nationale des charcutiers traiteurs (CEPROC), le temps leur a semblé long. 5 ans. Le papa a eu quelques soucis de santé. » Alors je suis rentré au pays, raconte Sylvain, j’ai repris l’affaire en 2005 , après la retraite du paternel ».
La maman est toujours là fidèle au poste.
La première vague de la pandémie, n’a pas reussi à tout emporter. L’équipe Bounichou s’accroche et va même de l’avant.
Kits recette
« Notre spécialité a été la création de kits recette. Je les invente chez moi, je les teste. Je mets toutes les matières premières dans un colis et c’est le client qui cuisine lui même la recette. On a même installé, pour l’aider, un pas à pas sur le site..
Quand la seconde vague est arrivée on était préparé. Je suis resté sur ma ligne. Simplement je suis parti chercher de nouveaux producteurs dans la région et même un peu plus loin. J’ai une vache qui est venue de Mouzens à deux pas d’ici. D’autres sont venues de Laguiole et même de Salers ».
Il travaille aussi avec Thierry et Monique Grave. Ils élèvent des agneaux sur la colline dominant Saint Cyprien. Cet été leurs chipolatas se sont vendues comme des petits pains.
Sur le pont pour les fêtes
Dans l’atelier, au sous-sol, Marine , s’affaire, suit les commandes sur son smartphone. »A la maison, dit-elle en souriant, ma petite cuisine devient un véritable champs de bataille quand Sylvain prépare ses kits! ».
Il n’a pas fini de se battre.
Pour les fêtes il va également se lancer dans les menus à emporter et faciles à réchauffer. « La demande est sur la qualité et à des prix raisonnables. J’ai déjà pensé à un magret de canard et son risotto aux lardons, à une association de Saint Jacques et gambas avec une sauce aux agrumes. Un sauté de chaperon s’imposera et pourquoi pas , plus originale, une charlotte de saumon! »
Les temps sont durs mais si notre Sylvain n’avait pas anticipé en se lançant très tôt dans le prêt à emporter, le prêt à cuisiner et en créant son site fait maison, que serait-il arrivé?.
« Depuis le début de la pandémie , j’ai perdu 30% de chiffre d’affaire. Si je n’avais pas fait tout ça, j’en aurait perdu 70%.
Ici, à Saint Cyprien, dans ce magasin de la traverse on a toujours vendu de l’andouillette 5B.
Désormais le B to B n’a plus de secret pour Sylvain. C’est du Bouche à Bouche. Parole de Bounichou…
Thierry Bourgeon/novembre 2020/laradiodugoût.fr