Pouvoir déjeuner et dîner les jours de réveillon pour une trentaine d’euros, voire moins si l’on choisit la carte habituelle aux prix habituels, dans une belle brasserie parisienne, C’est possible ? C’est possible. Mais où ? Aha, Aha….Dans les bouillons Chartier.
Bouillon Chartier Kézaco ?
Un boucher du nom de Pierre-Louis Duval trouve la solution pour ne pas gâcher les morceaux de viande qu’il ne vend pas car ils ne sont pas assez nobles. Il ouvre dans les Halles un restaurant où les ouvriers pourront manger à leur faim pour pas cher. Il prépare un hochepot de boeuf, une sorte de pot au feu, dans son bouillon, ce qui donne son nom au lieu.
Les bouillons sont lancés. Au début du XXème siècle, on en compte plus de 200. Créé en 1896, Bouillon Chartier fait partie des plus connus et des plus réputés. Et sa réputation ne faillit pas depuis.
Aujourd’hui, Paris compte deux bouillons Chartier : le premier situé rue du Faubourg Montmartre et le second, revenu dans le giron en 2019, 59, boulevard du Montparnasse. Ce dernier, inscrit aux monuments historiques, a gardé ses revêtements en céramique d’origine de Louis Trézel et en a rajouté de nouveaux pour éclaircir des salles assombries par les décors en bois.
Explications du responsable du site Yann Hullin.
Autres exceptions à ce fait maison, les tripoux de la maison Savy ou les pommes de terre qui servent à faire les frites. Mais officiellement rien de plus.
Alors voyons les prix de plus prêt.
Ce jour-là, un menu à 17 euros 80 pour un céleri rémoulade, une blanquette de veau, le plat du jour, et un moelleux au chocolat.
Entrées : 1 euro, pour le potage de légumes, 2 pour l’oeuf mayonnaise, et 3 euros 80 pour le museau de porc vinaigrette et l’avocat sauce crevettes, une des entrées favorites, 14 euros 80 pour 12 escargots et 7,50 pour le bloc de foie gras de canard.
Plats : 6,50 une saucisse de francfort avec des frites. 12 euros pour l’andouillette et la pièce du boucher, et 13 pour un bar rôti au four. Les accompagnements sont facturés 2 euros 50.
Desserts : La profiterole, dessert le plus demandé, 4 euros 20. Le baba à 4,60. La compote de pommes 2 et les pruneaux au vin glace vanille 3 euros 90.
Et les prix du menu des réveillons, me direz vous ? 9 euros pour une belle tranche de saumon fumé et 19 pour un filet de boeuf sauce foie gras pour le 31 et le 1er janvier. Une bouchée à la reine 4 euros 10 et une demi langouste froide parisienne 19 euros pour Noël.
Quid du prix des vins ? Réponse là aussi de Yann Hullin.
Bien sûr ce qui permet ces prix, c’est le volume. Le Bouillon Chartier de Montparnasse sert 900 couverts par jour, celui des Grands Boulevards,1800. Impossible de se renseigner sur l’origine des producteurs et sur l’organisation en cuisine. La direction cultive le goût du mystère.
Le restaurant est ouvert 365 jours par an sans interruption de 11 heures à minuit. Il faut à tout prix éviter les heures d’affluence, entre midi et 14 heures, et le soir à partir de 19 heures sauf si vous aimez faire la queue. Sachez que l’on peut attendre de 30 minutes à 2 heures ….Oui, oui vous avez bien lu : 2 heures, les week-ends par exemple.
Autre particularité, les garçons prennent la commande sur la nappe en papier. Les enfants sont médusés.
Les bouillons Chartier ne prennent pas de réservation sauf parfois pour des groupes.
Juste pour sourire sachez comment le restaurant est évoqué par Fernandel, dans la chanson Félicie d’Albert Willemetz :
Comme elle est fine et délicate. Elle prit un pied d’cochon grillé. »
Bouillon Chartier Grands Boulevards : 7 Rue du Faubourg Montmartre, 75009