Les peintres les plus connus d’entre eux s’appellent Jean-François Millet,Théodore Rousseau, Diaz de la Pena, Camille Corot.
Ils ont une vingtaine d’années, sont épris de liberté et ils ont quitté Paris et leur maître pour délaisser la peinture académique.
Nous sommes dans les années 1820. La peinture qui les intéresse c’est celle de la nature, du paysage et de la lumière. Pour s’adonner à leur passion, ils fréquentent la forêt de Fontainebleau. Et pour rejoindre leur terrain de jeu favori, ils passent régulièrement devant l’épicerie des Ganne à Barbizon. Elle deviendra leur Auberge
Une simple épicerie au départ où Monsieur et Madame Ganne vendent surtout des denrées coloniales et qu’ils vont transformer en auberge.
Les précisions de Frédérique Bourdeau, Régisseur des collections et documentaliste du Musée Départemental des Peintres de Barbizon au micro d’Isabelle Monrozier…
Les peintres sont accueillis un peu comme chez eux par les Ganne. Ils sont également très bien acceptés par les villageois si bien que Barbizon va devenir très vite le » lieu » de la peinture paysagiste indissociable de l’auberge Ganne où tout le monde se croise autour d’une salle commune jusqu’en 1870.
Les peintres de Barbizon aiment peindre et faire la fête. Le vin coule à flot le soir chez les Ganne et le punch est réservé aux soirées de fête. Un tableau de Jean-Baptiste Carpeaux qui fréquente l’auberge en 1860 atteste de ces joyeuses soirées de beuverie. Il est accroché aujourd’hui près de la table de la salle à manger des peintres.
Les jours de mauvais temps, les « Peint’à Ganne » comme les appellent familièrement les habitants de Barbizon décorent les meubles et les murs de l’auberge sans que le couple en tire le moindre profit.
Ainsi l’un d’entre eux peint les portes du buffet de la salle à manger que Madame Ganne a décidé de fermer à clef. Il imagine ce qu’elle a pu y entreposer.
L’aubergiste ne veut plus le laisser ouvert car les peintres ont pris l’habitude de dévaliser les provisions qu’il contient lorsqu’ils rentrent de leur journée de travail. Pourtant elle leur prépare une sorte de pique nique pour leur déjeuner. Eux appelaient cela un pochon….
Quant aux jours de fête, Barbizon vit au rythme des volailles.
Depuis 1995, l’auberge Ganne abrite la collection permanente du musée départemental des peintres de Barbizon. Vous y verrez tous les décors réalisés par les peintres ainsi qu’une collection de dessins, d’estampes, de peintures représentatifs de l’école de Barbizon qui a ouvert la voie à l’impressionnisme. Commencez la visite par l’audiovisuel qui se trouve dans la salle du rez-de-chaussée. C’est une formidable entrée en matière de la vie des peintres et de leur rôle capital dans l’histoire de la peinture.
Isabelle Monrozier/décembre 2021/laradiodugout.fr
Musée Départemental des Peintres de Barbizon Auberge Ganne (collections permanentes) : 92, Grande rue.
Maison-atelier de Théodore Rousseau : 55, Grande rue.
Barbizon 01 60 66 22 27 – barbizon@departement77.fr
Ouverture tous les jours sauf le mardi, de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30 et jusqu’à 18h en juillet et août.
Fermé le 1er mai, et les 24, 25, 26 décembre et 1er janvier
Droit d’entrée Visiteurs individuels : – Plein tarif : 6 €. Tarif réduit : 4 € (plus de 65 ans, jeunes de 18 à 25 ans, habitants de Barbizon, groupes autres que scolaires, centres de loisirs, secteur social et handicap) –