Paris Beer Festival : bilan positif pour les brasseurs artisanaux

la grande fête de la bière artisanale ©DR

la grande fête de la bière artisanale ©DR

Vous ne connaissez sans doute pas leurs noms : Popihn, The Piggy Brewing Company ou L’Instant. Pourtant, ce sont les fers de lance de la « craft beer », ou bière artisanale en bon français.

Un renouveau pas si nouveau que cela, qu’entendent porter ces brasseurs indépendants pour qui, la bière est bien plus que le traditionnel demi qui vient accompagner un bon barbecue entre amis. Avec des milliers de brasseries montées ces dernières années en France, les professionnels veulent se faire une place en terre de vin.
« Avant, ces bières représentaient une niche pour des connaisseurs. Mais nous gagnons de plus en plus de gens qui se rendent compte que l’on boit des bières insipides, industrielles. Nous avons beaucoup de succès auprès de bars, y compris traditionnels. Ils disent au début que c’est plus cher, mais une fois qu’ils goûtent, ils comprennent. Si l’on compare au vin, c’est comme si l’on prenait une bouteille en plastique d’un litre, c’est infecte », ose Frédéric Poulain, co-fondateur Croix de Chavaux Brewery située à Montreuil.
Ce dernier a participé au Paris Beer Festival, le haut lieu de la brasserie artisanale qui a lieu chaque année à la rentrée. 42 microbrasseurs y ont rendez-vous (dont près de la moitié sont franciliens) à Ground Control dans le XIIe arrondissement de Paris avec toujours le même objectif : faire découvrir leurs produits à de nouveaux clients.
« La bière artisanale est de moins en moins un produit de niche, les consommateurs sont plus légers, moins ce que l’on appelle des ‘beer geek’, explique Salomé Joron, responsable communication de l’association Paris Beer Club. Mais effectivement, il y a souvent une différence de prix avec les bières industrielles. Ce n’est pas la même chaine de production que les grands groupes ni les mêmes ingrédients. Les gens qui sont prêts à mettre un budget conséquent vont être à la recherche de bières rares, un peu comme dans le vin. »
Car, la bière, c’est aussi de la gastronomie et un savoir-faire d’exception. On oublie vite les breuvages indifférenciés produits par les mastodontes industriels pour privilégier la qualité, le goût et l’originalité. Désormais, une bière se déguste comme un bon vin, elle devient un fin plaisir de gourmets. Henri Delacommune, le fondateur de La Brasserie de Senlis, souligne : « Nous brassons exclusivement le miel de fleurs bio pour sa faible amertume et ses notes florales douces. »
In beer veritas !
Christian Duteil/octobre 2021/laradiodugout.fr