Gérard Vié, l’homme à flamme, l’homme à femme.
Il règne sur la cuisine du bistrot « Les Terrines », rue du Cherche Midi dans le 6ème à Paris. Tout feu tout femme. « Ici j’ai deux nanas avec moi Mélanie la québécoise, Irène la brésilienne » sans oublier Leila l’algérienne en salle. « Beaucoup de femmes sont à l’origine de ma cuisine. Je pense, ajoute Gérard, que la vraie cuisine familiale est mieux mise en scène par une femme. Un homme est plus technique et la technique n’apporte pas forcément l’émotion ».
Le grand étoilé des jours heureux est devenu le grand passionné des jours sereins. « Le plus important c’est de garder sa personnalité, mais aujourd’hui il faut rester sage. Ma vision de la cuisine, c’est le côté convivial et généreux. Si la cuisine est radine elle ne peut pas être bonne. J’ai toujours eu peur de ne pas faire assez ».
En a-t-il trop fait ? Adolescent il apprend la rigueur chez Lucas-Carton. Commis chez Lapérouse, jeune chef au café littéraire La Frégate, il deviendra chef des voyages VIP pour le Compagnie des wagons-lits. En 1972 il s’installe à Versailles. Son premier restaurant, un bistrot « avec un menu à 12 francs ». Tiens un bistrot déjà ! Mais un jour VGE vient s’y restaurer. La critique aussitôt accoure de Paris s’y encanailler. L’aventure peut commencer. Elle se poursuivra lorsqu’en 1991, Gérard Vié s’installe au Trianon Palace pour un règne de près de 15 ans jusqu’à cet assaut de l’anglais Gordon Ramsay qui va le bouter hors les grilles
Mais que fait-il aujourd’hui dans ce bistrot, associé à un pro du zinc, l’ex Ramulaud Gilles Bénard, lui qui fût double étoilé en son Palais. Le Roi des Trois Marches à Versailles, qui recevait les puissants de ce monde, est-il tombé dans l’escalier de la renommée ?
Mais non, ce chef « rustico-jetset » rêve encore de filet de hareng et pomme de terre tiède au vin blanc. Il est simplement revenu d’en haut pour nous régaler de terrines de volaille, de lapin, de pieds de porc, de courgettes…et de bien d’autres bonheurs de table…
Un joli retour aux sources, et si terrine était le féminin de terrain?
Thierry Bourgeon – Radio du Goût – novembre 2008
Les Terrines de Gérard Vié. 97, rue du Cherche-Midi (VIe). Tél. : 01 42 22 19 18. Tlj sf dim. et lun. Métro : Duroc.
Et
Le Potager du Roy (1, rue du Maréchal-Joffre à Versailles; 01-39-50-35-34.
Gérard Vié et son parcours au micro de Thierry Bourgeon
