Bien adaptée aux travaux agricoles, qui exigent puissance, calme et résistance à la chaleur, la race bovine gasconne aréolée, originaire du Gers, y était largement répandue jusqu’à la moitié du 20ème siècle. Les boeuf, de grandes tailles, réputés pour leur force, étaient incontournables pour effectuer les labours des sols lourds de leur territoire. En fin de carrière, ils étaient engraissés et fournissaient une viande riche en gras interstitiel que les ouvrages de l’époque distinguaient déjà des autres viandes de boeuf pour son fondant et sa saveur exceptionnelle. Ils faisaient l’objet d’un commerce très actif.
La mécanisation de l’agriculture se fait aux dépends de la race, qui est peu à peu abandonnée. A la fin des années 70, il ne reste plus que 150 vaches et un seul taureau de race pure, chez des agriculteurs restés en marge du mouvement dominant de standardisation. Un programme de sauvegarde démarre dans les années 80. En 2008, on compte un peu plus de 500 femelles dans une soixantaine d’élevages. Si la gasconne aréolée ne travaille plus, elle reste appréciée des éleveurs pour sa bonne fertilité et sa facilité d’engraissement. C’est une race active qui sait bien tirer parti du pâturage.
Dans un département où les grandes cultures concurrencent de plus en plus l’élevage, ses caractéristiques rustiques lui offrent un avantage indéniable dans la reconquête des coteaux escarpés. Les productions commercialisés sont variées – veaux de boucherie, broutards (jeunes élevés sous leurs mères au pâturage et abattus entre 9 et 12 mois), vaches de réforme, et bœufs (mâles castrés abattus à quatre ou cinq ans), mais jusqu’à présent, elles ne se distinguent pas des filières bovines existantes.
Le pari audacieux d’un petit groupe d’éleveurs dynamiques auquel se rallie l’exploitation du Lycée Agricole de Mirande, consiste justement à l’établissement d’une filière à part entière sur le produit phare de la race : le boeuf gascon aréolé du Gers. Imprégné de son terroir et engraissé linéairement aux topinambours avec une finition aux haricots cuits, il devrait ravir les palais les plus exigeants.
(Source : Fondation Slow Food pour la Biodiversité)